Un petit tour chez les 12-25 ans 


SANTE DES JEUNES - ETAT D'ALERTE
Infirmière magazine n° 122 décembre 1997 - Enquête A. Bodechon

    12,7 millions d'élèves des premier et second degrés (année 1996)

    La santé des adolescents scolarisés :

88 % se disent en bonne santé. 
63 % ont des conduites violentes, 42 % occasionnellement et 19 % régulièrement.
62 % prennent trois repas par jour; 
50 % consomment de l'alcool (surtout de la bière), 40 % occasionnellement et 12 % plus régulièrement. 
50 % se disent fatigués, 20 % se plaignent de céphalées, de douleurs digestives et de réveils nocturnes
23 % ont des idées suicidaires, 9 % y pensent fréquemment, 7 % ont fait une tentative de suicide; 
20 % fument, dont 15 % quotidiennement et 8 % occasionnellement. 
17 % ont pris des médicaments contre la nervosité, l'angoisse ou pour mieux dormir
15 % ont subi des violences physiques et 4 % des violences sexuelles; 
14 % ont fait l'expérience de drogue illicite (cannabis 12 %, cocaïne 1,1 %, héroïne 0,9 %); 
7 % ont une pathologie dépressive;
     La crise que connaît notre société aggrave l'état de santé physique et psychologique des jeunes de 15 à 24 ans. Cette situation est devenue si préoccupante que le Gouvernement décide d'en faire une priorité de santé publique. Etat des lieux.

     La promotion de la santé des jeunes est une priorité nationale de santé publique, tel en a décidé le Gouvernement dans son projet de loi de financement de la santé pour 1998. Une loi qui devrait être votée en cette fin d'année par le Parlement. Que retiendront alors nos députés des dix-huit mesures proposées par la seconde Conférence nationale de la santé (CNS), nul ne le sait encore ; En attendant, l'alerte donnée par les différents rapports et enquêtes de ces dernières années a bel et bien été entendue. Il devient urgent de se préoccuper de la santé des jeunes et notamment des jeunes en souffrance. (rappel : article paru décembre 1997).
 
 


Evolution des ventes du vaccin contre l'hépatite B,
en millions de doses vaccinales (Agence du médicament)

UNE SITUATION INQUIETANTE


      "Si l'on prend la définition de la santé dans sa globalité, explique Christine RIBLET, infirmière de l'Education Nationale au Lycée du Grand-Chenois, de Montbeliard (Doubs), je ne suis pas sûre que les jeunes soient en très bonne santé. Parmi ceux que je vois, certains sont sous médicaments antidépresseurs, d'autres présentent des problèmes de sommeil ou ne mangent pas à leur faim pour des raisons d'ordre économique…

      Des propos que viennent confirmer les enquêtes réalisées par Marie Choquet et l'unité 169 de l'INSERM(1) et qui montrent que, même si la situation n'est pas catastrophique, elle est néanmoins préoccupante. Un terme qui a d'ailleurs été repris par le Haut comité de santé publique (HCSP) dans son dernier rapport annuel. "L'état de santé des jeunes dans la tranche d'âge de 15 à 24 ans est préoccupant : chez les garçons, les accidents sont à l'origine de plus de 7O % des décès, le suicide de 15 %, et les maladies de 12 % (…) 

    Cette position défavorable de la santé en France entre 15 et 24 ans est corroborée par d'autres indicateurs concernant les conduites violentes, la violence subie, les tentatives de suicide, la consommation de substances licites (alcool, tabac) ou illicites (stupéfiants, psychotropes et tranquillisants hors prescription médicale). L'ensemble de ces données témoigne d'un mal-être dont la gravité ne doit pas être sous-estimée et qui est vraisemblablement le résultat de l'histoire physique et mentale de l'enfant depuis sa naissance ainsi que de l'environnement dans lequel sa croissance s'est faite;" Un rapport qui réclame qu'une politique globale en faveur de la santé des enfants et des jeunes soit mise en œuvre en urgence. (…) Des propositions reprises par la Conférence nationale de la santé qui pointe clairement les difficultés : "Des dangers apparaissent dans les domaines des troubles du comportement, de la communication, de l'insertion sociale et professionnelle et dans de nouveaux problèmes médicaux tels que les affections respiratoires favorisés par la pollution ou les déséquilibres nutritionnels. (…) Le contexte est celui d'une société anxiogène et incertaine (…) La promotion de la santé des enfants et des adolescents est un enjeu capital dans notre société marquée durablement par le chômage, un déficit de perspectives et de valeurs, une compétition toujours plus grande. (…)
 (1) Adolescents et jeunes en insertion - Enquête CFI Paque 1994
 


 

VII-1

 

Santé : fonctionnement régulier et harmonieux de l'organisme.


 
 
 

   
 
 
 

Le gouvernement déclare la Santé des jeunes priorité de santé publique en 1997

 

 



 
 
 
 

Maladie : altération organique ou fonctionnelle considérée dans son évolution.


 
 
 
 
 

Stress : s.m. (en angl. Force, effort intense, pression)

    "Mot anglais" employé par Seleye (1936) pour exprimer l'état réactionnel d'un organisme soumis à l'action d'un excitant quelconque

Des termes français plus précis qui, suivant les cas, rendent l'idée de stress sont préférables : agression, stimulation, atteinte, choc, contrainte, pression, tension, émotion, commotion, déséquilibre, dépression, indisposition, malaise, etc. 

L'excitant (que Selye appelle stressor) peut être animé (bactérie), physique (froid), chimique (poison), un trouble ou une lésion organique (hémorragie), nerveux (effort, émotion désagréable). (Dictionnaire des termes de médecine GARNIER DELAMARE- MALOINE)


Pourcentage d'élèves vaccinés contre l'hépatite B en classe de 6ème en milieu scolaire en 1995.
source CNAM

UNE PRISE EN CHARGE ECLATEE
      Le Comité d'éducation pour la Santé, qui organise les campagnes de prévention, sans oublier la protection judiciaire de la jeunesse et l'aide sociale à l'enfance qui protègent les jeunes en danger. Par ailleurs, les prises en charge des problèmes de santé sont également découpées selon la discipline dont elles relèvent, le somatique d'une part, le psychique de l'autre et la prévention par ailleurs; Enfin, à l'adolescence, les jeunes sont confrontés à une double problématique, celle de leur âge et du passage du monde de l'enfance à celui des adultes et celle de l'évolution d'une société dont les repères traditionnels sont bouleversés. (…) 

      En fait, les difficultés des adolescents d'aujourd'hui sont le reflet de cette profonde mutation. Tout comme leurs problèmes de santé et, ce, d'autant plus qu'ils se trouvent en grande difficulté sociale. Car les jeunes non scolarisés sont encore plus touchés que les autres. Un sur quatre déclare souffrir de troubles anxieux, 10 % de dépressions, 42 % des garçons et 47 % des filles se plaignent d'impression de fatigue, de maux de tête, de douleurs digestives, de nausées, de douleurs dorsales, de réveils nocturnes et de cauchemars. Des chiffres qui parlent d'eux-mêmes !

      "Quant aux structures de prise en charge spécialisées pour les adolescents, affirme Serge Lesourd, psychanalyste, responsable de recherche au GRAPE (Groupe de Recherche et d'Action pour l'Enfance), elles manquent cruellement dans tous les domaines. Que ce soit pour accueillir les jeunes qui font une tentative de suicide ou les adolescents en errance, mais aussi ceux qui présentent une pathologie chronique et qui nécessite une prise en charge particulière à cet âge charnière de la vie". Un point également capital quand on sait que, parmi les trois premières causes d'hospitalisation des adolescents, l'hospitalisation pour une maladie chronique arrive en seconde position (36 %) après les troubles somatiques divers (38 %) et avant les tentatives de suicide (23%). (Selon une enquête du SESI du Ministère des Affaires Sociales réalisée en 1995)
 


DES BESOINS CIBLES
      Une formation supplémentaire parce qu'un entretien avec un adolescent ne s'improvise pas. Il nécessite du temps, une mise en confiance et surtout de savoir décoder… "Les jeunes qui fréquentent l'école ne sont pas malades mais tous ceux qui viennent me voir ont, avant tout, un grand besoin d'écoute et d'attention", raconte Christine Riblet. Les infirmières de l'Education nationale ont un rôle pivot et doivent être très attentives. Le mal-être des jeunes n'est pas seulement lié au fait qu'ils sont en pleine adolescence. Il est amplifié par les difficultés des familles à faire face aux problèmes socio-économiques. Et derrière les troubles du sommeil, les maux de tête ou les coliques, se trouvent souvent d'autres difficultés qu'il faut savoir décoder. Mais pour cela , il faut du temps et de la disponibilité. Deux notions essentielles.

      "Du temps, il faut absolument savoir en prendre avec les adolescents, insiste Marie-Pierre Archambault, médecin pour adolescents à Paris et à la consultation spécialisée de l'hôpital du Kremlin-Bicêtre (Val-de-Marne). Car ils ont tous besoin que l'on entende quelque chose de leur développement en plus du symptôme qu'ils présentent. C'est pourquoi il faut que les premiers interlocuteurs d'un adolescent soient à l'écoute. Tous les professionnels de santé sont en première ligne, ils doivent apprendre à mener un entretien avec un adolescent ! "

      Et savoir poser les bonnes questions : l'interroger sur son arbre généalogique, sa famille, sa fratrie, mais aussi lui poser des questions sur l'éventuelle arrivée d'un nouveau bébé ou la survenue d'un deuil. Sa scolarité, son insertion dans un groupe de pairs, ses pôles d'intérêts, ses sorties, son hygiène de vie et sa sexualité seront également abordés si besoin. Tout est important et peut être relié à l'apparition de symptômes. L'examen clinique sera complété par des questions sur son sommeil, son alimentation et sur son corps, bien sûr. Un corps en pleine transformation au centre de ses préoccupations.

    C'est comme cela qu'on peut faire le tour des choses, poursuit-elle. Or, cela prend du temps car il faut tout reprendre ensuite avec les parents. Mais attention, ce n'est pas un entretien psychothérapique. C'est un entretien médical avec un adolescent pour savoir où il en est !". C'est à partir de là que peut commencer un travail de soins mais aussi de prévention. Car la prévention est indissociable du soin, surtout à l'adolescence. A cet âge de la vie, explique le Professeur Jean-Pierre Deschamps, de l'école de santé publique de Nancy, il n'y a pas de limite formelle entre ce qui relève de la prévention ou du soin curatif. Quand on écoute un adolescent parler de ses difficultés, c'est de la prévention et c'est très souvent aussi la prise en charge de difficultés de santé physique ou de santé mentale. Et là encore il n'y a pas beaucoup de limite entre les deux !"

      Mais pour que cela existe, faut-il encore que la politique de santé de l'enfant et de l'adolescent soit complètement repensée en France. (…) La santé universitaire qui reçoit très directement le malaise des jeunes ou encore des centres de planification familiale. (…)
 

Le service de promotion de la santé en faveur des élèves


      Définies par la circulaire du 24 juin 1991, les missions des infirmières de l'éducation nationale contribuent à la promotion de la santé des élèves, à leur bon équilibre, à leur épanouissement et à leur bonne insertion dans l'école. (…)

Ses missions.

      Elles sont multiples : accueil des élèves et des parents; participation aux bilans de santé; participation au suivi de l'état de santé des élèves; participation à la surveillance des jeunes exposés à des nuisances spécifiques; surveillance sanitaire de l'hygiène générale en milieu scolaire; éducation à la santé et à la sécurité par la réalisation de séances d'éducation à la santé, par l'animation des clubs santé, par la participation aux actions des points-rencontre ou par un enseignements des gestes de premiers secours…; participation aux recherches en matière d'ergonomie, d'hygiène et de sécurité en matière d'épidémiologie

      Pour assurer tout cela, elles étaient, en 1996, 5 200 infirmières pour 12,7 millions d'élèves des premier et second degrés, soit une infirmière pour plus de 2 400 élèves (…)

      En attendant, elles ont assuré plus de 11 millions de passages dans leurs infirmeries en 1994-95, 33 % pour des traitements ambulatoires, 0,7 % des urgences et 36 % des causes diverses (maux variés, malaises…). Des petits maux qui bien souvent, sous-tendent des difficultés plus grandes. Car l'infirmière scolaire est très souvent consultée par les adolescents, notamment ceux qui sont le plus en difficulté.

UNE SPECIFICITE


L’hospitalisation des adolescents

    Depuis la circulaire de 1988 sur l’amélioration des conditions d’hospitalisation des adolescents, la sensibilisation des professionnels hospitaliers a permis le développement d’une « médecine de l’adolescent » dans certains établissements français. Cependant, celle-ci reste insuffisante. Dans le cadre d’une enquête nationale, le docteur Patrick Alvin, du service de médecine pour adolescents de l’hôpital du Kremlin –Bicêtre, n’a recensé qu’une quarantaine de services de pédiatrie disposant d’une structure d’accueil pour adolescents. Et sur ces quarante services, seuls vingt-cinq ont une organisation de soins spécifiques. Pourtant, un adolescent sur dix est hospitalisé dans l’année et, pour 2% au moins, trois fois (enquête nationale adolescents, INSERM 1994). 

      En dehors des urgences, la moitié des motifs d’hospitalisation parmi les 13-19 ans concerne les traumatismes, les affections chirurgicales et les maladies somatiques chroniques. Les adolescents sont répartis dans les différents services hospitaliers, en fonction de la pathologie présentée, mais pas pas obligatoirement. C’est ainsi que pour les « problèmes psychiatriques » (5 % de l’ensemble), dans plus de 40 % des cas, les adolescents sont dirigés ailleurs qu’en service psychiatrique. Quant aux adolescents admis à la suite d’une tentative de suicide (10 % des urgences « adolescents »), plus du quart n’est gardé que moins de 24 heures et une fois sur trois aucun véritable entretien d’évaluation n’a lieu. Des données, publiées dans un récent rapport sur l’hospitalisation des adolescents qui montrent combien il est nécessaire de faire avancer les choses en France et de mettre en place une prise en charge qui sache tenir compte de leurs attentes et surtout de leurs besoins.
 

      Pour les auteurs de ce rapport, « les modalités thérapeutiques ne sont pas identiques selon que l’état des sujets requiert des soins surtout physiques ou surtout psychiques et il en serait pas tolérable, au nom d’une spécificité générale de la population adolescente, de confondre les rôles et fonctions de chacun. . Néanmoins,  quelle que soit la discipline concernée, l’organisation requise des services et des équipes accueillant des adolescents présente de nombreux points communs. 

      Parler d’une approche spécifique implique la reconnaissance d’une clinique de l’adolescent et une clinique de l’adulte. La clinique de l’adolescent a des caractéristiques qui lui sont propres : concentration sur le corps en développement et son image, crainte d’être différent des autres, importance des relations avec les pairs, prépondérance de l’agir avec, à cet âge, l’émergence possible de troubles des conduites. De plus, l’adolescence est une période de l’existence où l’on s’essaye à des expériences plus ou moins risquées mais souvent nécessaires à l’acquisition d’une autonomie ultérieure. La maladie, qu’elle soit physique ou psychique, vient parfois durablement entraver ce processus d’autonomisation qu’il faut savoir protéger et accompagner. Tous ces éléments déterminent, entre autres, des particularités dans l’organisation des équipes ayant pour mission de prendre en charge les jeunes ».

      Des équipes qui doivent non seulement être formées, mais aussi associer des professionnels différents (psychiatrie, médecinesomatique, secteur social…). En conclusion, les auteurs du rapport estiment que « chaque département devrait pouvoir disposer d’au moins une structure hospitalière polyvalente où quelques lits pour les adolescents soient officiellement identifiés en tant que tels en pédiatrie et en psychiatrie. A l’échelon régional, au moins un CHU devrait être doté d’une structure plus spécialisée, pédiatrique ou psychiatrique. Une telle structure aurait en outre comme mission l’enseignement et la recherche ».
(L’hospitalisation des adolescents – Etat des lieux et perspectives, Dir. P. Alvin, Ph. Jeammet, X. Pommereau, ministère de l’Emploi et de la Solidarité, secrétariat d’Etat à la Santé/Fondation de France 1997)
 

Conduites suicidaires : les signes d’alerte 


      Chez l’adolescent, il existe une certain nombre de signes qui, pris isolément, ne retiennent pas forcément l’attention de l’entourage. Mais lorsqu’ils se cumulent, se répètent et s’accentuent, doivent impérativement être pris au sérieux.
Il peut s’agir :
- de messages verbaux directs : « je serais mieux mort, j’ai envie de me suicider » et indirects « Vous seriez mieux sans moi, il faut bien mourir un jour », etc, ou de messages écrits faisant allusion au suicide ;
- de modifications du comportement : agitation qui succède au calme ou, inversement, isolement, retrait, absentéisme scolaire, retards, fugues, don d’objets personnels, consommation abusive d’alcool, de médicaments, de drogues licites ou illicites, ennui, tristesse, manque d’énergie, laisser-aller au niveau de l’hygiène et de la tenue vestimentaire, actes délictueux souvent « gratuits » agressions verbales… ;
- de symptômes physiques et psychologiques : fatigue, troubles du sommeil, troubles alimentaires, aménorrhée, maux de tête ou de ventre, nervosité, difficultés de concentration, émotions soudaines…
Ces signes peuvent se conjuguer avec un événement douloureux (deuil, rupture familiale ou sentimentale). Etant  donné la fragilité de la structure psychique de l’adolescence, il peut y avoir passage à l’acte.
(Repères conduites suicidaires – Des repères pour la prévention à l’école, ministère de l’Education nationale, Direction des lycées et collèges – Fondation de France, 1996)

 

A contacter...

Fondation de France
40 avenue Hoche, 75008 Paris. 

Tel 01 44 21 31 36. 

(Organise des cycles de conférences-débats à Paris et à Marseille destinés aux parents et aux professionnels concernés par l’adolescence)

Groupe de recherche et d’action pour l’enfance et l’adolescence. (GRAPE) 
8 rue Mayran, 75009 Paris. 

Tel 01 48 78 30 88. 

(Propose des actions de formation continue aux professionnels hospitaliers)

 

Conférence : "Etudiants prépa : souffrance, maladie, quelle ouverture à la vie ?", Lyon 1998



 
 

 


 

Insufisance : Etat déficitaire d'un organe ou d'une glande

 

 
 
 

VII-2

 

Détresse : Sentiment d'abandon, de solitude, d'impuissance.



 
   
   

"L'état de santé est reconnaissable à ceci que le sujet ne songe pas à son corps" - G. Duhamel


 
 


VII-3
La tristesse est une complication
A. Gide.
 


Quand l’adolescent 
va mal

    Souffrances du corps, troubles alimentaires, comportements violents, accès d’angoisse, isolement, mutisme ou dépression : quand l’adolescent va mal, il le dit avec des mots, des actes qui sont autant d’appels au secours.
Il va parfois jusqu’à mettre sa vie en danger pour tenter d’exister… au risque d’en mourir.
    Ils sont de plus en plus nombreux, garçons et filles, à souffrir de ce mal-être, sous les yeux impuissants  de leurs parents.

(Dr Xavier POMMEREAU - 1997, Editions Lattes)
Le docteur X. Pommereau est psychiatre. Il dirige l'unité médicopsychologique de l'adolescent au Centre Abadie (CHU de Bordeaux).


 
 

VII-4

...si vous êtes triste, c'est donc quelque chose qui vous manque, quelque chose qui ne vous a pas réussi. Stendhal.

 

 

La vaccination contre l'hépatite B

Quelques dates :

  • 1993 : La vaccination contre l'Hépatite B est recommandée par les Pouvoirs Publics chez les adolescents et les nourrissons.
  • 1994 : Lancement de la campagne de vaccination par le Ministre délégué à la Santé, Philippe DOUSTE-BLAZY, financée par l'Education Nationale. Spots publicitaires télévisés, spots radiophoniques et distributions de tracts publicitaires incitant les jeunes à la vaccination contre l'hépatite B. 
  • 1995-96 : Une campagne de vaccination contre l'hépatite B gratuite est proposée aux élèves de sixième, au sein des écoles. 

 


 

 

 

     

    1998 : "On estime aujourd'hui que 7 millions d'enfants de moins de 15 ans et 18 millions d'adultes ont été vaccinés contre l'Hépatite B."

 

 

 


 

En France, le taux de vaccination contre l'Hépatite B des adolescents atteint 80 %
Photographie de la couverture vaccinale des français présentée au MEDEC ,  le  Salon des médecins, lors d’un symposium organisé par AVENTIS PASTEUR MERIEUX M.S.D..
  (Le Figaro, Dr Martine Perez – 10/3/2000)

 

 

 


 

VII-5 Dépliant publicitaire du laboratoire Smithkline Beecham (SKB), distribué aux jeunes lors des campagnes publicitaires de 1994.


   
 

 
 
 
 
 

VII-6
La fraîcheur, l’éclat de la jeunesse.
 
 
 


 
 
 

 

Malade : qui souffre de troubles organiques ou fonctionnels


 
 
 
 
 

 


 

VII-7
 
 
 


 
 

Précaire : Dont l'avenir, la durée ne sont pas assurés

 
 


 


 
 
 

Invalide : Qui n'est pas en état de mener une vie active, de travailler, du fait de sa mauvaise santé, de ses infirmités ou de ses blessures.


 
 
 
 


 
 
 
 
 
 

VII-8



 
 
 
 
 
 
 
 
 

Vitalité : n. f. (h. 1537 ; 1765 ; lat. vitalitas, de vitalis)
    1 - Biol. Vie, propriétés vitales.

    2 - (XIXe) Cour. Caractère de ce qui manifeste une santé ; une  activité remarquable de ce qui est éminemment vivant. V. Dynamisme, énergie, vigueur. Vitalité d’une personne, d’une plante. Plein de vitalité. V. Vie.
(Dict. Robert)

 

Ressort : n. m. (1220, «rebondissement, élan», de ressortir)
    Vieilli, énergie, force, résistance. Le ressort de la volonté ; détruire le ressort des âmes. (…) – Absolt. Avoir du ressort, de la force morale, une grande capacité de résistance ou de réaction. V. Réagir. Sans aucun ressort, sans force morale.

(Dict. Robert)

 


 
   
 

 

Désordre : Trouble dans un fonctionnement. V. altération, perturbation, trouble.

 


 
 

 

 

VII-9

 

Santén. f. (Santet 1050 ; lat. sanitas, -atis ; de sanus. V. Sain) 


    1 - Bon état physiologique ;  Fonctionnement régulier et harmonieux de l’organisme humain pendant une période appréciable (indépendamment des anomalies ou des traumatismes qui n’affectent pas les fonctions vitales : un aveugle, un manchot peuvent avoir la santé). « L’état de santé est reconnaissable à ceci que le sujet ne songe pas à son corps » (Duhamel). Force et Santé. Respirer la santé. Perdre, recouvrer la santé.
    2 - Fonctionnement plus ou moins harmonieux de l’organisme sur une période assez longue. Etat de santé. (V. Aller, porter (se) )- Bonne santé. Etre en bonne, parfaite santé. (V. Gaillard, portant (bien), sain, valide). Santé éclatante, santé de fer : très bonne. – Etre en mauvaise santé. V. Malade. Santé chancelante, délicate (V. Faible, fragile). (Dict. Robert)

 

Santé : f. (angl. Health)


    Etat de complet bien-être physique, mental et social, ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d’infirmité. (Définition de l’OMS, 1946). (Dict. Médical Masson)

 

Jeune : adj. et n. (Juevne, juene, XIIe, jovene, Xie ; lat. juvenis)


I - Adj. Peu avancé en âge. Opposé à vieux. 
    1 - (Personnes) qui est dans la jeunesse. Etre jeune, tout jeune. Il est encore bien jeune. V. Jeunet, jeunot. (…) Formé de personnes jeunes. Jeune génération. Clientèle jeune. Démogr. Population jeune. (…)
    2 - Qui a les caractères physiques, moraux d’une personne peu avancée en âge (en parlant de gens de tous âges) Soyez jeunes, restez jeunes ! V. Vert. – Etre jeune de corps, de visage, de cœur, de caractère. 
    3 - (Xve) Qui a la crédulité, l’ingénuité de la jeunesse. V. Naïf. (…) 
    4 - (Avec un nom désignant une période) qui appartient aux personnes peu avancées en âge. 
    5 - (Après le nom) qui présente les caractères de la jeunesse. Corps, visage, sourire jeune (…). 
II – Nom 
    Personne jeune. Les jeunes. V. Adolescent, gens (jeunes gens), jeunesse. Ant. Agé, doyen, vieux. (Dict. Robert)

 

Jeunesse : n. f. (v. 1160 ; de jeune, V. Jouvence)


    1 - Temps de la vie entre l’enfance et la maturité. L’adolescence, première partie de la jeunesse. 
    2 - Etat (physique ou moral) d’une personne jeune. La fraîcheur, l’éclat de la jeunesse. Avoir beauté, santé et jeunesse. 
    3 - Ensemble de caractères propres à la jeunesse (…) V. Fraîcheur, verdeur, vigueur. (Dict. Robert)

 

Stress : s.m. (en angl. Force, effort intense, pression)


    "Mot anglais" employé par Seleye (1936) pour exprimer l'état réactionnel d'un organisme soumis à l'action d'un excitant quelconque. 
    Des termes français plus précis qui, suivant les cas, rendent l'idée de stress sont préférables : agression, stimulation, atteinte, choc, contrainte, pression, tension, émotion, commotion, déséquilibre, dépression, indisposition, malaise, etc. 
    L'excitant (que Selye appelle stressor) peut être animé (bactérie), physique (froid), chimique (poison), un trouble ou une lésion organique (hémorragie), nerveux (effort, émotion désagréable). (Dictionnaire des termes de médecine GARNIER DELAMARE- MALOINE)

 

Malade : adj et n. (1126, n ; malade, 980 ; lat. male habitus «qui se trouve en mauvais état») 


I- Adj. (1155). 
    1 - Dont la santé est altérée ; qui souffre de troubles organiques ou fonctionnels. Il est bien malade. V. Atteint, mal. Se sentir malade, un peu malade. V. Indisposé, patraque, souffrant ; fichu (mal) (…) 
    3 - (1640) Fam. (objets) Détérioré, en mauvais état, très usé. La reliure de ce bouquin est bien malade. 
    4 - Déréglé dans des fonctions ou altéré dans sa constitution. Intestins malades. V. Dérangé. 
    5 - (1549) Dont l’activité, le fonctionnement sont gravement compromis. Entreprise, industrie malade. 
II- Nom. 
    Personne malade. Malade qui garde la chambre, le lit, est alité. (…) V. Moribond. ( …) Ant. Dispos, portant (bien), sain. (Dict. Robert)

 

Maladie : n. f. (1150, de malade) 


I- 
    - Altération organique ou fonctionnelle considérée dans son évolution, et comme une entité définissable.  (Chez l’homme).Maladie bénigne, grave, incurable, inguérissable, mortelle. V. Affection, mal ; et suff. –Pathie. Maladie aiguë, chronique. Maladie générale. (…). Maladie organique, secondaire, symptomatique. (…) Maladie causée par un agent physique, chimique. (…). 
    - La maladie : l’état des organismes malades ; l’ensemble des maladies. « La maladie, c’est ce qui gêne les hommes dans l’exercice normal de leur vie, et surtout ce qui les fait souffrir » (LERICHE). 
II. Fig (XIIIe) 
    - Ce qui apporte le trouble (dans les facultés morales, dans le comportement). « C’est une maladie naturelle à l’homme de croire qu’il possède la vérité » (PASCAL). (…) Ant. Santé. (Dict. Robert)

 

Maladie : f. (angl. Disease) 


    Toute altération de l’état de santé, plus précisément, ensemble de signes et de symptômes anormaux en rapport avec des troubles fonctionnels ou des lésions, en général dus à des causes internes ou externes, le plus souvent bien connues. (…) Le critère le plus souvent invoqué pour la maladie est sa cause bien définie, connue, unique et toujours la même. V. noso-, path-, -pathie. (Dict. Médical Masson)

 

Mal : n. m. (980 ; lat. –malum) 


    1 - Ce qui cause de la douleur, de la peine, du malheur ; ce qui est mauvais, nuisible, pénible (pour quelqu’un). V. Dommage, perte, préjudice, tort (…) . ° Un mal, des maux. V . Affliction, désolation, épreuve, malheur, peine (…) 
    2 - (XIIe) Souffrance, malaise physique. V. Douleur. Mal insupportable, intolérable. V. Supplice. (…) Se tirer sans mal d’un accident. V . Blessure 
    3 - Maladie. Prendre mal, du mal, tomber malade. (…) Fig. trouver la cause, le siège du mal. Loc. prov. Le remède est pire que le mal. (…)
    4 - Souffrance, douleur morale. V. Blesser. (…) 
    5 - Difficulté, peine. Avoir du mal à faire quelque chose. 
(Dict. Robert)

 

Santé publique : (angl. Public health)


    Dans les pays où coexistent un secteur public et un secteur privé ; ensemble des efforts organisés de la collectivité, dans le domaine de la santé et de la maladie : la thérapeutique individuelle en est plus ou moins exclue. (Dict. Médical Masson)

 

Epidémiologie : f. (angl. Epidemiology)


    1 - Etude des maladies épidémiques (infectieuses). 
    2 - Dans un sens plus moderne, étude des maladies et de divers phénomènes biologiques ou sociaux du point de vue de leur fréquence, de leur distribution, et des facteurs susceptibles de les influencer. (Dict. Médical Masson)

 

Hypercapnie : f. (angl. Hypercapnia)


    Augmentation du gaz (anhydride) carbonique du sang, telle qu’on l’observe par ex. dans les asphyxies (a. hypercapnique).  (Dict. Médical Masson)

 

Précaire : adj. (Precoire, 1336 ; lat jur. Precarius « obtenu par prière »)


    1 - Dr. Qui ne s’exerce que grâce à une autorisation révocable (…). V. Détention. 
    2 - (Deb. XVIIe) Cour. Dont l’avenir, la durée ne sont pas assurés. V. Incertain, instable. Bonheur, tranquillité précaire. V. Court, éphémère, passager. Sa santé est précaire. V. Fragile. Etre dans une position, une situation précaire. (…) Ant. Assuré, durable, solide, stable.(Dict. Robert)

 

Invalide : adj. Et n. (1515 ; lat. invalidus)


    Qui n’est pas en état de mener une vie active, de travailler, du fait de sa mauvaise santé, de ses infirmités, de ses blessures. Etc. V. Impotent, infirme.(Dict. Robert)

 

Invalidité : n. f.(1521, de invalida)


    (XIXe) Mod. Etat d’une personne invalide. Diminution de la capacité de travail (des deux tiers au moins). Pension d’invalidité.(Dict. Robert)

 

Incapacité : n. f. (v. 1525 ; de in- 1 , et capacité). 


    1 - Etat de celui, de celle qui est incapable (de faire quelque chose). V. Impossibilité, impuissance (à), inaptitude. «Leur incapacité de comprendre ce qui les dépasse» (GIDE). 
    2 - Etat d’une personne qui, à la suite d’une blessure, d’une maladie, est devenue incapable de travailler, d’accomplir certains actes. – (1873). Incapacité de travail. Incapacité totale (empêchant tout travail rémunérateur). (Dict. Robert)

 

Angoisse


    Malaise psychique ou physique, né du sentiment de l’imminence d’un danger. (Dict. Robert)

 

Anxiété : f. (angl. Anxiety)


    Sensation de malaise psychique carac(térisé par la crainte d’un danger imminent réel ou imaginaire. (Dict. Robert)

 

Détresse


    Sentiment d’abandon, de solitude, d’impuissance que l’on éprouve dans une situation poignante (besoin, danger, souffrance). V. Affliction, angoisse, désarroi. (Dict. Robert)

 

Détresse (angl. : distress)


    En médecine, état pathologique caractérisé par la défaillance grave d’une ou de plusieurs fonctions (…). (Dict. Médical MASSON)

 

Plexus : m. (angl. Plexus) 


    En anatomie, réseau entrelacé de nerfs, de vaisseaux sanguins ou lymphatiques.(Dict. Robert)

 

Instabilité psycho-motrice : ( angl. Restlessness)


    Trait de caractère entraînant le sujet à ne pas pouvoir se fixer à une tâche, à persévérer dans une entreprise, par la suite d’une insuffisance des contrôles psychiques et moteurs. (Dict. Robert)

 

Phrénique : (angl)  phrenic nerve


    1 - Synonyme de diaphragmatique. 
    2 - Nerf phrénique : branche motrice profonde du plexus cervical, qui descend à travers le cou et le thorax jusqu’au diaphragme auquel il  fournit son innervation motrice. (Dict. Médical MASSON)

 

Insuffisance : f. (angl. Failure, insufficiency, incompetence)


    Etat déficitaire d’un organe ou d’une glande, qui n’est plus capable de remplir normalement ses fonctions (Dict. Médical MASSON)

 

Détresse : n. f. (Destrece « passage étroit », fin XIIe ; lat. pop  districtia « étroitesse », de districtus «serré», rac distringere, de stringere. V. Etreindre)


    1 - Sentiment d’abandon, de solitude, d’impuissance que l’on éprouve dans une situation poignante (besoin, danger, souffrance). V. Affliction, angoisse, désarroi. « Une détresse accablante l’envahit, une sensation affreuse de solitude et d’impuissance » (Genevoix). Une âme en détresse. 
    2 - Situation poignante, très pénible. V. Adversité, danger, dénuement, disgrâce, indigence, infortune, malheur, misère. Ant. Paix, quiétude, tranquilité. Bien-être, prospérité, sécurité.(Dict. Robert)

 

Désarroi : n.m. (XIIe ; de l’a. fr. desarroyer, desareer « mettre en désordre » V. Arroi)


    1 - Désorganisation complète. V. Confusion, désordre. 
    2 - (1739 esprit en désarroi). Mod. Trouble moral. V. Désordre, trouble. « Un désarroi de sa volonté dont il eu soudain honte » (BOURGET). V. Angoisse, détresse, égarement. Etre en plein désarroi, en grand désarroi.  Ant. Ordre, assurance, fermeté.(Dict. Robert)

 

Malaise : n.m. (XIIe,  adv. À malaise, à grand malaise, de mal et aise)


    1 - Vx : état de celui qui n’est pas à son aise pécuniairement. V. Embarras, gêne (…).
    2 - Sensation pénible (souvent vague) d’un trouble dans les fonctions physiologiques. V. Dérangement, embarras, gêne, incommodité, indisposition, mal, maladie, souffrance. Ressentir, éprouver du malaise, un léger malaise. Malaise passager. «Il éprouvait un tel malaise, une telle pesanteur de tête» (Zola). 
    3 - Sentiment pénible et irraisonné dont on ne peut se défendre. Fig. (XVIe « Affliction »). V. Angoisse, inquiétude, souffrance, tristesse. Ant. : aise, bien-être, euphorie. (Dict. Robert)

 

Désordre : n.m. (1377 « querelles » ; de dés-, et ordre)


    (1530) Absence d’ordre. Mettre qqch en désordre (cf pêle-mêle, sens dessus-dessous). Choses, pièces en désordre. Quel désordre ! V. Fouillis, pagaïlle. Un savant désordre, un désordre voulu, désordre d’objets destiné à rompre la monotonie du décor, à donner du naturel. Vx. Réparer le désordre de sa toilette. ° Désordre des idées, manque de logique. V. Confusion. « Le désordre de ma pensée reflète le désordre de ma maison » (Gide) (…) Spécialt : Trouble dans un fonctionnement. V. Altération, perturbation, trouble. Désordre fonctionnel (….) Ant. Ordre, organisation, cohérence. (Dict. Robert)

 

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