LA DEPRESSION MASQUEE L'identifier, la maîtriser, s'en libérer


Dépression : s.f. (angl depression). 

    1 - Surface de zone en creux par rapport à la surface environnante. 

    2 - Condition émotionnelle caractérisée par une altération de l’humeur, avec tristesse, diminution de l’estime de soi, inhibition, fatigabilité, insomnie etc. (…) névrotique ou réactionnelle. 

    Secondaire
    Syndrome dépressif qui apparaît au cours d’un processus névrotique prolongé, du post-partum, des cures de désintoxication de patients alcooliques ou toxicomanes ou consécutives à différents traitement physiques ou médicamenteux.

    Symptomatique
    Dépression que l’on observe au cours d’une psychose ou d’une affection organique (tumeur cérébrale, artériosclérose, trouble métabolique, infection, etc.)

    Secondaire : adj . (angl  secondary). 
   1 - Qui vient en second, dans l’ordre chronologique, du rang ou de l’importance. 
   2 - En médecine, se dit d’une affection consécutive à une autre (dite primitive) ou des effets indésirables dues à un médicament.
(Dictionnaire Médical  MASSON - Sous la direction Jacques QUEVAULLIERS et Abe FINGERHUT)

La dépression masquée, l'identifier, la maîtriser, s'en libérer - Docteur Henri Rubinstein - J.C. Lattés - 1999.

 

Depressions masquées ou masquantes


     Si l'on reconnaît aujourd'hui que dépressions et dépressions masquées ne sont ni folie, ni faiblesse de caractère, si on leur attribue le statut de maladies à part entière, il n'en demeure pas moins que l'on continue à privilégier, parmi les facteurs impliqués, les causes psychologiques (personnalité, aléas de l'existence, deuils, difficultés personnelles) aux dépens des causes physiques (maladies organiques).

    Or toute altération, lésionnelle ou fonctionnelle, des structures anatomiques et du système régulateur de l'humeur provoque l'apparition de multiples symptômes évoquant la dépression masquée, quand l'humeur dépressive et la douleur morale sont absentes. Dans cette perspective neurobiologique, ce sont des facteurs déclenchants ou d'entretien, endogènes ou exogènes (toxiques, métaboliques, hormonaux, infectieux) qui sont responsables des symptômes visibles, ces derniers n'étant qu'exceptionnellement ceux d'un état dépressif caractérisé.

    C'est pourquoi il me faut maintenant aborder le problème des "pseudo-dépressions". Elles ressemblent à une dépression masquée, elles en comportent de nombreux symptômes déjà largement évoqués, mais ce ne sont pas de véritables dépressions car elles ont des causes authentiquement organiques. On peut alors parler de "dépressions masquantes" quand un ou plusieurs symptômes invalidants (fatigue chronique, maux de tête, impuissance, oppression thoracique…) sont au premier plan du tableau clinique de la maladie et cachent la cause réelle.

    Le diagnostic étiologique(1) des états pseudo-dépressifs ou dépressions masquantes ressemble à une expédition à travers les grands chapitres de la Pathologie Médicale. Je distinguerai les causes hormonales, neurologiques, métaboliques, toxiques et médicamenteuses, cardio-respiratoires et infectieuses ainsi que les états pseudo-dépressifs en rapport avec un cancer ou une maladie de système.

(1) l'étiologie est la science qui recherche et détermine les causes des maladies.
 

 

Secondaire
1 - Qui vient en second, dans l’ordre chronologique, du rang ou de l’importance. 
2 - En médecine, se dit d’une affection consécutive à une autre (dite primitive) ou des effets indésirables dues à un médicament.


 
 

 

Pseudo-depressions : 
ce ne sont pas de véritables dépressions car elles ont des causes authentiquement organiques


 

 

 

La tuberculose pulmonaire constitue un exemple historique de l'existence de symptômes psychiques pseudo-dépressifs associés à une infection chronique.

 

 

 

Dépression masquante ou dépression masquée ? Voilà la question cruciale dont débattent inlassablement les médecins, qu'ils soient somaticiens ou  psychiatres.

 

Dépressions masquées de l’enfance et de l’adolescence


    Le jeune Raphaël B., 12 ans, était un enfant bien portant, un peu turbulent. Depuis son entrée en sixième, l’année dernière, ses résultats scolaires sont médiocres et il devra peut-être redoubler. Il se plaint souvent d’être fatigué et, à la maison, il est distrait, a peu d’appétit et dort beaucoup. Le matin, il a du mal à se réveiller.

    Tous ces troubles inquiètent sa mère qui sollicite l’avis du pédiatre. Ce dernier ne trouve rien de suspect, temporise, parle de problèmes d’adaptation, prescrit des fortifiants. Pendant un semestre, la situation ne change guère. Raphaël se plaint maintenant  de maux de tête, ses difficultés scolaires se sont accentuées en fin d’année, et le redoublement est désormais inéluctable Le pédiatre, reconsulté, vérifie l’absence de lésions organiques et estime que l’inquiétude de la maman entretient les symptômes de son fils. Une ébauche de prise en charge par un psychologue révèle, certes, que Raphaël n’avait pas très bien accepté la naissance d’un petit frère, trois ans plus tôt, mais n’en gardait pas de ressentiment apparent, les parents n’ayant pas modifié leur attitude vis-à-vis de l’aîné ; après trois séances où l’état de l’enfant n’évolue pas, les entretiens sont interrompus.

    En réalité, il s’agit là d’une authentique dépression masquée de la pré-adolescence qui nécessitera  un traitement mixte associant médicaments et poursuite de la psychothérapie.

 

Dépressions masquantes de cause infectieuse


  La tuberculose pulmonaire constitue un exemple historique de l'existence de symptômes psychiques pseudo-dépressifs associés à une infection chronique, mais bien d'autres maladies organiques, à localisation cérébrale, peuvent avoir une présentation initiale faussement dépressive.

    Pour les nombreuses affections où une étiologie précise, infectieuse, virale, ou autre, ne fait pas sa preuve, tel le symptôme de fatigue chronique (modèle des états pseudo-dépressifs), il devient impossible de trancher; c'est alors davantage affaire de convictions, d'idéologies et non de médecine, encore moins de science.

  Dépression masquante ou dépression masquée ? Voilà la question cruciale dont débattent inlassablement les médecins, qu'ils soient somaticiens ou  psychiatres.

 

 

 

Commentaire


    Troublant, la dégradation sévère de la santé du jeune Raphaël, en classe de 6ème !

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