La presse grand public


Vaccination contre l’Hépatite B : les ados aussi
Le Progrès - 23/9/1994

     Bientôt programmée pour les nourrissons, systématiquement proposée aux enfants de sixième, elle est aujourd’hui vivement recommandée aux jeunes. Objectif : éradiquer la maladie d’ici à 2007.

     Pour lutter contre l’hépatite B - et avec l’espoir de l’éradiquer dans les années à venir - le ministre délégué à la Santé, Philippe Douste-Blazy, a apporté son soutien, hier, à une campagne de vaccination lancée par SmithKline Beecham, l’un des deux laboratoires qui fabriquent le vaccin permettant de prévenir cette maladie. Cette campagne s’adresse en premier lieu aux adolescents et aux adultes jeunes (on compte 38 % des cas d’hépatite B dans la tranche des 15-29 ans), qui représentent actuellement la seule population exposée pour laquelle, en dehors des groupes à risque, aucune recommandation de vaccination n’avait encore été formulée. Pour les tranches d’âge précédentes, il faut savoir en effet que, depuis cette rentrée, la médecine scolaire propose systématiquement, mais sans obligation, la vaccination gratuite aux élèves entrant en classe de 6e environ 500 000 enfants de 11-12 ans.

     Les personnes souhaitant se faire vacciner par leur médecin seront, elles, remboursées à 65 % de l’achat du vaccin par les caisses primaires d’assurance maladie, le complément pouvant être pris en charge par les mutuelles.
     Par ailleurs, d’ici la fin de l’année, et dès que sera généralisée la fourniture de la forme pédiatrique du vaccin, la vaccination contre l’hépatite B sera incluse dans le calendrier vaccinal des nourrissons en même temps que l’immunisation contre la diphtérie, le tétanos, la coqueluche et la poliomyélite.

Neuvième cause de mortalité

     Dans douze ans, soit en 2007, tous les enfants entrant en 6e seront donc vaccinés et seule la vaccination des nouveaux-nés restera nécessaire. Il est même possible, selon le ministre de la Santé, de faire purement disparaître l’hépatite B «puisque l’homme est le seul réservoir du virus»

     En France, les populations à risque sont représentées par les toxicomanes, les hémophiles, les hémodialysés, les prostituées, les homosexuels et les personnels de santé. «Mais, explique le Pr Max Micoud, responsable du service des maladies infectieuses du CHU de Grenoble, il existe une évolution de ces groupes et les études épidémiologiques montrent que l’adolescence est la période de la vie où le risque est le plus important. En effet, les premiers contacts sexuels peuvent impliquer plusieurs partenaires, ce qui multiplie les risques».


  Fenetre Hepatite B : le vaccin catastrophe (octobre 1996)

 

Controverse sur l’innocuité du vaccin contre l’Hépatite B
LE MONDE - 5/12/1996 - Jean-Yves Nau


     Très efficace, cette prévention est encouragée par des campagnes d’incitation des pouvoirs publics qui ont déjà convaincu 30% des Français. Mais elle pourrait comporter des risques, notamment pour les malades atteints de sclérose en plaques.


     Un difficile débat se développe depuis peu en France à propos de l’innocuité de l’un des derniers-nés des vaccins produits grâce au génie génétique, le vaccin contre l’hépatite virale dite B. (…)

     Des observations ont fait apparaître, dans les deux mois suivant la vaccination, une série de troubles neurologiques chez certaines personnes. Une vingtaine de cas de lésions nerveuses (dites démyélinisantes), touchant le système nerveux central ou périphérique, ont été recensés.
     Les spécialistes de l’Agence du médicament se sont officiellement saisis de cette difficile question dès 1995. (…) Plusieurs documents confidentiels de l’Agence du médicament témoignent de l’importance de cette question. « Dans l’état actuel des connaissances, il semble raisonnable d’étendre cette précaution d’emploi aux sujets ayant des antécédents familiaux de sclérose en plaques et d’évaluer soigneusement le bénéfice réel d’une telle vaccination ».(…) Que répondre individuellement à une personne victime de ce type de complication ? Et quelle sera dans ce cas la responsabilité des pouvoirs publics qui imposent cette vaccination et incitent massivement à sa mise en route ?

 

Recommandations vaccinales


     Depuis 1993, cette vaccination est recommandée par les pouvoirs publics chez les adolescents et les nourrissons. Actuellement, une campagne de vaccination gratuite est proposée aux élèves de classes de sixième. Son financement est entièrement assuré par le Fonds national de prévention de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM). La couverture vaccinale des nourrissons est remboursée à 65 % par la Sécurité Sociale.
 

Les contre-indications au vaccin contre l’hépatite B ne seront pas élargies
LE MONDE - 18/12/1996 - Jean-Yves Nau


     La Direction Générale de la Santé et l'Agence du médicament viennent, pour la première fois, de prendre clairement position dans la polémique sur l'innocuité de la vaccination contre l'hépatite B. Depuis plusieurs mois, cette vaccination qui connaît un très large engouement dans la population française, était tenue pour responsable de quelques rares incidents ou accidents de nature neurologique. (…) 

     Au terme d’une analyse effectuée par les meilleurs experts français, il apparaît que l’examen des effets neurologiques n’a pas permis d’apporter d’éléments scientifiques nouveaux quant à un lien de causalité entre la vaccination contre l’hépatite B et la sclérose en plaques.

« INTERET MAJEUR »

     (…) « Dans l’état actuel des connaissances, la vaccination contre l’hépatite B garde un intérêt majeur et justifie le maintien des programmes actuels de vaccination » fait valoir le ministère des affaires sociales, qui n’exclut toutefois pas, à l’avenir, d’agir contre certains excès dans les incitations publicitaires à la vaccination contre cette maladie virale.
 

HEPATITE B : on continue mais …
Le Progrès - 19/12/1996 - Christine Cognat


     En l’absence de lien démontré entre la vaccination et la sclérose en plaques, la politique vaccinale mise en place par le ministère de la Santé est maintenue.

     En l’absence de certitude, les autorités publiques ont donc décidé de ne rien changer à leur politique vaccinale.
     Cependant, la vaccination contre l’Hépatite B reste sous surveillance. 17,5 millions de patients ont été vaccinés.
 

Hépatite B : les victimes veulent la vérité sur le vaccin
LE PROGRES - 11/2/1997 - Christine Cognat 


     Bien que de plus en plus nombreux à être signalés, les effets secondaires du vaccin contre l’hépatite B ne sont toujours pas reconnus officiellement
     Un médecin, souffrant lui-même d’une maladie auto-immune depuis qu’il a été vacciné, fonde le REVAHB, Réseau Vaccin Hépatite B, pour aider les patients et faire éclater la vérité.

     Parmi les objectifs de l’association, déclencher une enquête nationale de pharmacovigilance. Elle peut déjà compter sur une quarantaine de médecins et sur des avocats.

     17,5 millions de Français sont aujourd’hui vaccinés contre l’hépatite B. Un record mondial vite atteint à la suite de la campagne lancée en juillet 1994 par Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé

     Or, les médecins sont de plus en plus nombreux à signaler des réactions cutanées, des poussées ou des apparitions de sclérose en plaques, des vascularites, des cas de polyarthrite, de diabète insulino-dépendant, de purpura thrombopénique ou de lupus. Certains de ces troubles, dont la plupart entrent dans la catégorie des maladies auto-immunes, sont mentionnés dans le Vidal, mais après onze années de recul, puisque le vaccin produit par génie génétique a obtenu son autorisation de mise sur le marché (AMM) en 1986, on ne dispose toujours pas à leur sujet de données épidémiologiques exactes Leur déclaration au réseau national de pharmacovigilance n’étant pas obligatoire, on peut à juste titre penser que leur nombre est sous-estimé. C’est pourquoi le communiqué du ministère de la Santé du 13 décembre (…) est loin de satisfaire l’ensemble du corps médical.

 

Difficile de dicerner les premiers symptômes des effets secondaires

     D’emblée, le président du REVAHB (www.revahb.com) déclare qu’il n’est pas question de s’opposer à ce vaccin en particulier, mais de réfléchir à l’intérêt d’une telle politique vaccinale. « Les effets secondaires ont toujours existé, avec n’importe quel vaccin. Mais on n’en a jamais vu autant ! Le problème n’est pas qualitatif, il est quantitatif. En passant d’une couverture vaccinale de 300 000 personnes à 17,5 millions, le nombre de victimes s’est forcément démultiplié » explique-t-il. Or, les chiffres avancés pour justifier la campagne de vaccination sont ceux de l’O.M.S. qui fait la moyenne entre les pays industrialisés et ceux en voie de développement, où près de 50 % des habitants sont porteurs du virus de l’hépatite B. Selon le docteur Philippe Jakubowicz, ils ne reflètent donc pas la réalité française et sont d’ailleurs réfutés par la plupart des pays occidentaux.
« Lorsque les autorités disent qu’il n’y a pas eu d’augmentation significative du nombre de sclérose en plaques depuis 1994, elles oublient qu’il s’agit d’une maladie évolutive dont les premiers symptômes passent souvent inaperçus et pour laquelle il est difficile au début de poser un diagnostic. Quant aux autres effets secondaires, on n’en parle même pas. Mais le plus curieux, c’est que ce sont les mêmes que ceux qu’on observe chez les 10 à 15 % des individus qui développent naturellement une hépatite virale » ajoute-t-il. Pour lui, il faut peut-être chercher la cause de cette « coïncidence » dans la fabrication même du vaccin, produit à partir de l’enveloppe du virus de l’hépatite B. Un procédé réputé pourtant moins dangereux que l’utilisation du virus entier atténué. (…)
 

Hépatite B : l’OMS au secours du vaccin
LE PROGRES - 10/7/1997 - Christine COGNAT


     L’Organisation Mondiale de la Santé affirme qu’aucun lien entre le vaccin et une maladie démyélinisante n’a été constaté. Le tribunal de Nanterre prétend le contraire et plusieurs dizaines de patients ont déjà porté plainte.

     Rumeurs ! Dans son relevé épidémiologique hebdomadaire du 23 mai 1997, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) traite à deux reprises de « rumeurs » les centaines de témoignages rapportés en France à la suite de vaccinations contre l’Hépatite B. Et qualifie de « désinformation » la mise en garde lancée par des médecins quant aux risques de troubles neurologiques consécutifs à un programme de vaccination de masse qui ne tient pas compte du terrain individuel.
     Sur quelque 17,5 millions de personnes vaccinées entre janvier 1989 et décembre 1996, 852 notifications d’effets indésirables divers ont été transmises à l’Agence du Médicament, en particulier des douleurs, de la fièvre, une fatigue, des malaises, des réactions cutanées plus ou moins graves, des atteintes cutanées plus ou moins graves, des atteintes ostéo-musculaires ou hépatiques. Ainsi que 106 atteintes démyélinisantes centrales et 38 atteintes démyélinisantes périphériques : poussées de sclérose en plaques, névrites optiques, syndrome de Guillain-Barré ou de Parsonage et Turner, polyradiculonévrites etc. Des chiffres « conformes à ceux relevés dans la population générale », selon la Direction Générale de la Santé qui a publié en décembre dernier un communiqué confirmant la poursuite de la campagne vaccinale engagée par Philippe Douste-Blazy en 1994 auprès des adolescents, puis des nourrissons. Ce sont les termes mêmes de ce communiqué que l’OMS a repris, sans autre forme de procès.

262 dossiers déposés et déjà six décès enregistrés

     Et pourtant, des voix sont de plus en plus nombreuses à s’élever contre la généralisation du vaccin contre l’hépatite B. « Cela bouge. Nous avons rassemblé à ce jour 262 dossiers, dont six font état de décès, et plusieurs dizaines de patients ont porté plainte », précise le Dr Jakubowicz, président de l’association REVAHB (1) fondée au début de l’année. Le 4 avril, le tribunal de Nanterre a reconnu Pasteur-Merieux-Connaught responsable du préjudice subi par une femme souffrant du syndrome de Guillain-Barré et a clairement retenu le lien entre sa maladie et l’administration du vaccin. Le laboratoire a fait appel, mais si ce jugement était confirmé, il reconnaîtrait pour la première fois un manque d’information dans ce domaine.

     Toute la question est là. Chacun sait qu’en médecine, le risque zéro n’existe pas. Mais on ne peut que s’étonner de la désinvolture, voire du cynisme, dont font preuve les pouvoirs publics en n’imposant pas, avant chaque vaccination, un questionnaire médical approfondi et la recherche d’antécédents familiaux. Certains praticiens de l’Education nationale s’en sont émus, comme par exemple les médecins conseils de l’Académie de Grenoble qui ont adressé aux parents d’élèves de 6ème une lettre leur indiquant qu’ils souhaitaient «exercer leur devoir de précaution» en les informant des connaissances actuelles sur le sujet « afin qu’ils puissent prendre leur décision quant à la poursuite de la vaccination de leur enfant ».

     A l’Agence du Médicament, on reste serein. « L’enquête continue sur les bases de la pharmacovigilance », se contente-t-on de répondre, tout en admettant « qu’il n’est pas facile de mettre en place une étude épidémiologique ». La sclérose en plaques n’étant pas une maladie infectieuse, elle ne fait pas partie des affections à déclaration obligatoire. Les notifications ne reposent donc que sur des déclarations spontanées. « Il faut souvent plusieurs années pour établir le diagnostic de la SEP. Et beaucoup de troubles neurologiques ou atteintes auto-immunes restent sans explication », rappelle le Dr Philippe Jakubowicz.
     D’autres vont plus loin en remettant en cause le bien-fondé de la vaccination. En l’absence de données fiables, on avance, selon les sources, entre 30 000 et 100 000 nouveaux cas d’hépatite B en France chaque année, dont 10 % deviennent chroniques et peuvent, dans un tiers des cas, aboutir à une cirrhose ou un cancer du foie. Mais on insiste peu sur le fait que l’hépatite B est d’abord une MST (maladie sexuellement transmissible) et qu’il existe un moyen bien simple de se protéger : le préservatif. Il est étonnant que dans ses recommandations, l’OMS ne le signale même pas.

(1) Réseau Vaccin Hépatite B, 9 rue Corentin-Ollier, 93360 Neuilly-Plaisance. www.revahb.com

Congrès européen sous l’égide de l’OMS
 

Hépatite B : vers une vaccination généralisée
LE FIGARO - 20/11/1997 - Dr Monique VIGY


     Les Etats européens revoient leur stratégie. Le but est de réduire de 80 % le nombre d’enfants infectés.

MADRID : de notre envoyée spéciale, le Docteur Monique Vigy

     La vaccination contre l’hépatite B est justifiée, même en Europe de l’Ouest où la prévalence de l’infection est plus faible qu’en Afrique et en Asie. Telle est la recommandation du groupe de prévention de l’hépatite B qui vient de se réunir en congrès pendant trois jours à Madrid, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé.

     Il existe depuis 1982 un vaccin dirigé contre l’hépatite B (…). L’usage qui en est fait, à l’échelon des populations, est en train de changer dans pratiquement tous les pays : les autorités sanitaires ont ou vont changer leur stratégie. On est passé depuis ces toutes dernières années d’une vaccination réservée à des groupes à risques à ce que les spécialistes nomment une « vaccination universelle », s’adressant à tous les petits enfants, parfois aussi aux adolescents pour rattraper ceux qui sont trop vieux pour avoir été concernés par la vaccination avant un an. (1)
     Même en Europe de l’Ouest, les experts estiment que l’impact de la prévention de l’hépatite B sur la santé publique peut être important. Le groupe de prévention de l’hépatite B a été constitué en 1992 pour promouvoir la vaccination, dans le cadre d’une stratégie plus globale de prévention et de réduction des risques.
Il a été largement dit à Madrid que la vaccination est seulement un des moyens permettant de lutter contre l’hépatite B.
     On évalue à 28 pays européens (14 de l’Europe de l’Ouest, autant de l’Europe de l’Est) le nombre des états qui ont dès maintenant adopté la stratégie de vaccination universelle contre l’hépatite B ou qui s’apprêtent à le faire. (…) Dans les pays où l’endémicité est élevée, les autorités sanitaires n’ont guère de doute sur l’intérêt du vaccin pour tous. En revanche, lorsqu’elle est basse, par exemple dans les pays Scandinaves, c’est plus vers une vaccination des seuls sujets à risque que s’oriente la politique.

     (1) Une telle politique vaccinale est en France appliquée depuis janvier 1995 pour les nourrissons (et depuis juin 1994 pour les adolescents collégiens).
 

Hépatite B : une nouvelle attaque contre la vaccination
LE FIGARO - 22/1/1998 - Dr martine Perez


     En 1995, 57 enfants sur 200 000 avaient été victimes d’incidents bénins. Une augmentation des risques qui a justifié de diminuer de moitié la dose des vaccins.
     « Il n’est pas question d’inquiéter les parents des enfants vaccinés contre l’hépatite B lors des campagnes scolaires de 1995-1996. Les effets secondaires observés dans certains cas ont été minimes. Il s’agit d’un coup purement journalistique », a déclaré hier Bernard Kouchner, secrétaire d’état à la Santé, à propos d’un article du Parisien libéré d’hier dénonçant le silence fait autour des effets secondaires d’un vaccin utilisé il y a deux ans en milieu scolaire.
     A la suite de ces incidents, l’Hb Vax DNA 10 n’a plus été utilisé en milieu scolaire, les rappels étant faits avec le Genhevac B. Selon les autorités sanitaires, c’est le dosage trop élevé de ce vaccin qui est à l’origine de cet épisode.
 

Un dangereux virus
LE FIGARO - 22/1/1998 - Dr Monique Vigy


     « Avons-nous eu tort ou raison de nous vacciner contre l’hépatite B ? » la question revenait souvent hier, de même que son prolongement encore plus angoissé : « Chez les enfants, cette vaccination est-elle vraiment utile, et sans danger ? » Certes, le risque zéro n’existe pas, mais ce n’est vraiment pas un argument à opposer à une vaccination, outil de prévention qui fait forcément appel aux raisonnements probabilistes. L’épidémiologie de l’hépatite B étant ce qu’elle est, personne en France, ni d’ailleurs autre part dans le monde, ne peut être assuré de ne jamais rencontrer le virus qui la provoque, ni d’ailleurs d’être certain d’être un jour en sa présence. Et, par ailleurs, même si les effets secondaires et les complications des divers vaccins anti-hépatite B restent très rares, comme le montrent les études de pharmacovigilance, ils existent.

     La question est de savoir quelle est leur nature : s’ils sont ou non graves, et quel est leur risque de survenue.
     S’agissant d’une mesure de prévention, le problème de l’évaluation du rapport risques/bénéfices se complique : à la différence d’un traitement qui par définition s’adresse à une personne malade - le bénéfice est donc plus assuré - le vaccin contre l’hépatite B, comme la plupart des vaccinations, est donné à des individus indemnes de toute maladie.

 

Vaccinations


Série noire pour Pasteur Mérieux MSD
LE PROGRES - 22/1/1998 
     Un des vaccins distribués par Pasteur Mérieux MSD lors de la campagne de vaccination contre l’hépatite B engagée par l’Education nationale dans les classes de 6ème , en 1995, a été mis en cause hier par un grand quotidien national. Le secrétaire d’état à la Santé, Bernard Kouchner, et la firme lyonnaise expliquent : les effets indésirables étaient minimes et les informations avaient été données en temps voulu.

LYON FIGARO - 22/1/1998 - Nathalie Blanc
     « Après la première campagne de vaccination, nous nous sommes rendus compte que l’on nous avait rapporté plus d’effets indésirables après la vaccination Hv Vax DNA 10, qu’avec le GenHevac B. Aussi, immédiatement, en accord avec l’Agence du médicament, nous avons décidé de faire les 2e et 3e doses avec le GenHevac uniquement, explique le pharmacien lyonnais. Quand on dit que personne n’a été informé, ce n’est pas la vérité. Je me souviens que nous avons passé un week-end à envoyer des fax aux médecins des académies ».
     Dans l’Académie de Lyon, ces fax ont été reçu 5 sur 5 puisque le docteur Iris Ollier, médecin conseiller technique de l’Inspection académique, confirme avoir été informée en novembre 1995. « On nous demande de façon urgente de retirer le HB Vax DNA en raison d’effets secondaires indésirables et de faire les 2e et 3e doses avec l’autre vaccin ». De toute façon, dans le Rhône, les chiffres des incidents secondaires sont bien en dessous des normes nationales.

 

Ligues anti-vaccinales


     Aussi, à Lyon, au siège Pasteur Mérieux MSD, on ne comprend vraiment pas pourquoi cette « affaire » sort aujourd’hui. Les ligues anti-vaccinales pourraient être à l’origine de cette campagne de dénigrement. D’autant que la lutte contre l’hépatite B souffre en parallèle d’un autre malaise. Une association, REVAHB, demande un peu plus de discernement dans cette vaccination. Tous les vaccins contre l’hépatite B, qu’ils viennent de France ou d’Amérique, pourraient être à l’origine d’accidents vaccinaux beaucoup plus graves.

     Des études sont menées sur tous les continents, mais les liens n’ont encore pas été démontrés.

     « La vaccination est obligatoire en Italie et en Espagne, selon les régions. Elle est recommandée en Allemagne et en France », souligne Emmanuelle Gedil.

Pharmacie - Les deux fabricants de vaccins contre l’hépatite B doivent faire face à un contentieux judiciaire croissant.

 

Hépatite B : Pasteur et SmithKline poursuivis en justice
LES ECHOS - 22/1/1998 - L. F.


     Régulièrement soupçonnés d’être à l’origine de troubles neurologiques rares mais graves, les vaccins contre l’hépatite B se retrouvent à nouveau sous les projecteurs. La révélation, par « Le Parisien » d’hier, d’une hausse d’effets indésirables bénins chez des élèves vaccinés lors de la campagne scolaire 1995-1996 (dus à l’administration d’un vaccin de Pasteur Mérieux surdosé) a relancé la polémique sur leur innocuité.
     L’absence de preuves scientifiques n’a pas empêché l’apparition, en l’espace de deux ans, d’un contentieux judiciaire civil contre les deux fabricants, Pasteur Mérieux et Smithkline Beecham. Une association de défense des victimes du vaccin, le REVAHB, s’est créée. « J’ai introduit 25 procédures, et 10 autres vont l’être très prochainement », indique l’avocate Me Gisèle Mor, en contact avec le Revahb.

 

Le gouvernement relance la campagne de vaccination contre l’hépatite B 
LE MONDE - 17/4/1998 - J. Y. Nau


     SANTE PUBLIQUE Bernard Kouchner, secrétaire d’état à la Santé, a décidé de poursuivre la campagne de vaccination contre le virus de l’hépatite B engagée par son prédécesseur, Philippe Douste-Blazy. * Une polémique s’était développée ces derniers mois sur l’innocuité de ce vaccin, certains médecins craignant qu’il ne soit à l’origine de graves manifestations neurologiques secondaires. * Le gouvernement a suivi l’avis des experts du Comité technique des vaccinations, qui ont estimé, à l’issue d’une réunion extraordinaire, mardi 14 avril, qu’ « aucune causalité » ne pouvait être retenue « malgré un nombre important de manifestations neurologiques, de pathologie auto-immunes ou hématologiques ». Dans un entretien au Monde, M. Kouchner explique qu’il ne dispose d’ "aucune donnée" indiquant un risque attribuable à cette vaccination.

     Suivant l’avis des experts, Bernard Kouchner explique au « Monde » qu’ «aucune donnée» actuellement disponible ne permet d’imputer au vaccin la survenue de plusieurs cas gravissime d’affections neurologiques.

     C’est l’un des dossiers plus difficiles qu’ont aujourd’hui à gérer les autorités sanitaires.

     Un dossier sous-tendu par trois interrogations. Le vaccin contre l’hépatite virale de type B qui, en quelques années, a été administré à 25 millions de Français, est-il totalement dénué d’effets indésirables graves ? Peut-on, comme le font certains, lui imputer une série de manifestations neurologiques à la fois spectaculaires et handicapantes ? Faut-il, alors que personne ne conteste l’efficacité de ce vaccin, remettre en question la stratégie adoptée ces dernières années et qui vise, en accord avec les objectifs de l’Organisation mondiale de la santé, à l’éradication de cette infection virale aux conséquences graves, parfois mortelles ?

     En demandant une réunion extraordinaire du Comité technique des vaccinations, qui s’est tenue mardi 14 avril, puis en décidant, au vu des conclusions des experts, la poursuite de la politique définie dans ce domaine, Bernard Kouchner, secrétaire d’Etat à la santé, prend le risque d’élargir le front des opposants, inquiets des dangers potentiels de ce geste de prévention. Il permet cependant, pour la première fois, de débattre publiquement du sujet, données médicales et scientifiques à l’appui.

     L’information eut aussi pour effet la diminution progressive des ventes de vaccins contre l’hépatite B, ventes qui sont aujourd’hui tombées au plus bas. Après s’être saisie de cette question dès 1995, l’Agence du médicament devait, en novembre 1996, modifier les précautions d’emploi.

 

« POPULATIONS A RISQUE »


     La surveillance mise en place permet aujourd’hui de disposer d’un bilan détaillé des pathologies observées dans les suites d’une vaccination, sans pour autant que l’on puisse scientifiquement trancher de manière définitive entre une simple coïncidence ou un lien de causalité. (…) Les experts du comité estiment que la seule stratégie raisonnable doit en la matière reposer sur l’immunisation des plus jeunes et, chez les adultes, sur celle des « populations à risque », notion qui devra d’ailleurs être précisée.

     Ils se démarquent ainsi nettement des incitations publicitaires largement amplifiée par l’engagement personnel de Philippe Douste-Blazy, alors ministre délégué à la santé et qui, ces dernières années, avaient provoqué un engouement et une consommation massive du vaccin par des adultes dont tous n’étaient pas exposés à un risque majeur, certains étant même déjà immunisés contre cette infection.

 

« AUCUNE CAUSALITE »


     Le comité laisse entendre que le schéma de vaccination pourra prochainement être réduit à trois injections, celle de rappel semblant superflue. « S’il n’est pas possible d’exclure formellement tout risque d’effets indésirables liés à la vaccination, un tel risque, s’il existait, ne pourrait en tout état de cause qu’être réellement exceptionnel », concluent les experts, estimant indispensable la poursuite du programme de trois injections chez les nourrissons et les adolescents. Les élèves des classes de 6ème se verront donc proposer prochainement une troisième injection.

 

Bernard Kouchner, secrétaire d’Etat à la santé «Je n’ai aucune donnée indiquant un risque»


LE MONDE - 17/4/1998

     Quel message souhaitez-vous diffuser aux personnes persuadées d’être « victimes » du vaccin, aux parents et aux médecins inquiets de leur responsabilité potentielle qui, de ce fait, refusent de vacciner ?

     B. K. : Je ne peux que réaffirmer aujourd’hui que je n’ai aucune donnée indiquant un risque attribuable à cette vaccination. Nous ne cachons rien et nous nous donnons tous les moyens pour identifier un risque, s’il existe. Pour les parents et les médecins, je m’engage à ce que l’ensemble des données actuellement disponibles et les résultats des études à venir, nationales ou internationales, soient largement communiquées.

     La vaccination des nourrissons et des adolescents est recommandée en France comme dans d’autres pays développés. Elle vise à les protéger contre un risque futur de contamination. Cette vaccination doit être proposée, mais elle n’a pas à être imposée. Je tiens à le souligner car l’ambiguïté est parfois entretenue.
 
 

Vaccin contre l’hépatite B : la riposte de Pasteur Mérieux
LE PROGRES - 25/4/1998 - Christine Cognat


     La France est le seul pays où ont été recensées des réactions au vaccin de l’hépatite B. Les arguments des patients ne pèsent pas lourd face au défi de l’O.M.S. d’éradiquer le virus en l’an 2015.

     Depuis février, date à partir de laquelle les médias ont été de plus en plus nombreux à faire état des accidents survenus à la suite de vaccinations contre le virus de l’hépatite B, les laboratoires Pasteur Mérieux MSD perdent 2,250 millions de francs par mois. (…)

     Le fabricant français, leader dans ce domaine, a jugé qu’il était temps de réagir. Sans nier le nombre élevé de notifications qui ont été rapportées dans le cadre de la Pharmacovigilance, il en attribue la raison à l’ampleur de la campagne entreprise (quinze millions de français vaccinés en trois ans) tout en réfutant de manière paradoxale tout lien possible entre les deux. La version officielle ne retient que des « coïncidences ». En l’absence de preuve de cause à effet, c’est la faute à pas de chance.

     Pasteur Mérieux MSD se place résolument dans la perspective de l’objectif fixé en 1992 par l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) : éradiquer, comme on l’a fait pour la variole, le virus de l’hépatite B à l’horizon 2015 en vaccinant l’ensemble des populations, qu’elles soient à risque ou non. « Il s’agit d’un problème de santé publique », rappelle le Pr Pierre Vandamme, responsable du centre d’évaluation de la vaccination de Belgique, qui indique que plus de 95 pays se sont engagés dans la même voie que la France.

     La France se situe dans la moyenne européenne. Curieusement, tous les chiffres alarmants publiés en 1994 ont été revus à la baisse, alors même que la campagne de vaccination n’a pas encore eu le temps de porter ses fruits. « C’est sans doute du à la prévention du sida. Mais 1000 décès par an, c’est encore trop », estime le Pr Alain Goudeau, chef du service de bactério-virologie au CHU de Tours, qui a participé à la mise au point du vaccin. En réalité, on manque de données épidémiologiques concernant non seulement les hépatites, mais également toutes les pathologiques neurologiques, auto-immunes et hématologiques recensées, car elles ne font pas l’objet d’une déclaration obligatoire. On ne voit pas alors comment on peut relier - ou écarter - des affections dont on ne connaît ni les origines, ni l’importance.
 

Un tribunal reconnaît la responsabilité du vaccin anti-hépatite B dans la sclérose en plaques
LE MONDE - 10/6/1998 - Jean Yves Nau


Pour les juges, la vaccination « a été l’élément déclencheur de la maladie ».

     Pour les juges, la responsabilité du fabricant peut être recherchée en vertu d’un article du Code de la consommation qui dispose que « les produits et services doivent, dans les conditions normales d’utilisation ou dans d’autres conditions raisonnablement prévisibles par le professionnel, présenter la sécurité à laquelle on peut légitimement s’attendre et ne pas porter atteinte à la santé des personnes ». Selon le tribunal, ce texte impose à la firme une «obligation de résultat à laquelle tout utilisateur du produit peut légitimement s’attendre».

 

Hépatite B : un adulte français sur deux vacciné
LE FIGARO - 29/6/1998 - Docteur Monique Vigy


     Seulement les deux tiers des personnes exposées à une transmission virale sont protégées. Y compris dans des professions où le danger est clairement établi. La définition du comportement sexuel à risque est trop floue.

     Près d’un français sur deux, parmi les 18-50 ans, est vacciné contre l’hépatite B : ce constat vient d’être fait par une enquête ifop, menée à l’initiative de Pasteur Mérieux MSD, une des deux firmes qui commercialisent en France le vaccin contre l’hépatite B. Presque simultanément, l’autre firme, SmithKline Beecham, publie le bilan effectué à partir d’un sondage Sofres Médical : d’après ce sondage, qui concerne toutes les tranches d’âge, plus de vingt et un millions de Français étaient vaccinés à la fin de 1997.

     Le sondage effectué tous les six mois depuis le début de 1994, en collaboration avec la Sofres Médicale pour l’Observatoire de la vaccination contre l’hépatite B, donne une bonne idée de l’évolution de la couverture vaccinale tous ages confondus. En valeurs cumulées, le pourcentage de la population vaccinée est passé de 13 % durant la période 1981-1994 à respectivement 24, 33 et 37,6 % pour les années 1995, 1996, 1997. En 1997, environ 4,3 % de la population française s’est fait vacciner, soit environ deux millions quatre cent mille individus.
 

Hépatite B - Mieux cibler la vaccination
Le Figaro - 10/7/1998 - Dr Monique Vigy


     Ayant pris connaissance de l’avis des experts du Conseil supérieur d’hygiène publique de France et du Comité technique des vaccinations, le secrétariat d’Etat à la Santé vient de faire connaître ses dernières recommandations relatives à la vaccination contre l’hépatite B.

     Sans apporter de brutales modifications à la stratégie vaccinale recommandée jusqu’à présent, des « retouches » sont préconisées dans le sens d’un meilleur encadrement pour que la vaccination « concerne bien les adultes susceptibles d’être exposés à un risque ».

     D’ailleurs , le communiqué du ministère l’indique sans ambages : il est demandé à l’Agence du médicament « de veiller, par un contrôle rigoureux, à ce que les publicités pour les vaccins soient bien conformes à l’ensemble des recommandations émises ». On ne saurait être plus explicite dans sa volonté de se mettre à l’abri des dérapages.  

     Maintenant des adaptations de la stratégie vaccinale sont préconisées : suppressions des injections de rappel, sauf cas particuliers, d’une part, définition plus précise des personnes présentant un risque de contracter une hépatite B, d’autre part.

     Déjà, en avril, la suppression des injections de rappel était envisagée, et le professeur Gilles Brücker, le président du comité technique des vaccinations, précisait que cette question, alors à l’étude, « n’a rien à voir avec la discussion des effets secondaires » : sachant que dans la majorité des circonstances, trois injections suffisent (il est en revanche impératif qu’il y en ait trois), le rappel n’est pas nécessaire.

 

Le débat sur le vaccin contre l’hépatite B franchit l’Atlantique
LE MONDE - 12/8/1998 - Jean-Yves Nau
 


     Limitées depuis deux ou trois ans au seul Hexagone, les premières inquiétudes quant à l’innocuité du vaccin contre l’hépatite B commencent à se manifester aux Etats-Unis.
     L’hebdomadaire américain Science rapporte, dans sa dernière livraison, qu’un groupe d’avocats américains chargés de défendre des patients vient de se réunir à Washington pour harmoniser les actions à venir. Le journal annonce aussi que la chaîne télévisée ABC prépare, sur ce thème, une émission qui risque fort d’amplifier le mouvement naissant d’inquiétude et de contestations et nuire, du même coup, au succès des campagnes vaccinales.

 

ENQUETER SANS FAIRE PEUR


     Les autorités sanitaires américaines prennent l’affaire avec le plus grand sérieux. Les spécialistes des Centers for Diseases Control and Prevention d’Atlanta viennent ainsi de lancer plusieurs études épidémiologiques qui devraient fournir des premiers résultats dès 1999.

     Mais ces mêmes autorités craignent aussi que le seul fait de lancer de telles recherches fournisse de nouveaux arguments à ceux qui tiennent ce vaccin pour responsable de complications. Certains observateurs pensent que cette controverse grandissante pourrait connaître bientôt une évolution similaire à celle des implantations mammaires en silicone tenues pour responsables, ces dernières années, de nombreuses maladies auto-immunes.

     A Atlanta comme au siège de l’OMS, à Genève, on étudie avec la plus grande minutie l’évolution de la situation française, où la contestation est la plus vive et où la justice a déjà condamné un fabricant de vaccins, la multinationale pharmaceutique SmithKline Beecham, a verser des dédommagements à des plaignants.

     En France, plus de 20 millions de personnes ont été vaccinées. Alors que l’OMS fait de l’éradication de l’infection par le virus de l’hépatite B, grâce à la vaccination, l’un de ses objectifs prioritaires, quelques médecins et scientifiques commencent ouvertement à douter, de part et d’autre de l’Atlantique, de l’innocuité de cette immunisation, donnant de facto une nouvelle jeunesse aux vieilles théories des ligues antivaccinales.

 

Innocuité :

qualité de ce qui n'est pas nuisible. Innocuité d'une substance toxique prise à faible dose (dictionnaire Robert)

 

 

 

 

 

 

 

 

Des observations font apparaître, dans les deux mois suivant la vaccination, une série de troubles neurologiques chez certaines personnes

 

 

 

 

 

 

 

Santé :

Etat de complet bien-être physique, mental et social, ne consistant pas seulement en une absence de maladie ou d'infirmité (Dict. Médical Masson)

 

 

 

De plus en plus nombreux à être signalés, les effets secondaires du vaccin contre l'hépatite B ne sont toujours pas reconnus officiellement

 

 

 

 

 

Après onze années de recul, on ne dispose toujours pas de données épidémiologiques exactes sur les effets secondaires du vaccin hépatite B

 

 

 

 

 

"Chez les enfants, cette vaccination est-elle vraiment utile, et sans danger ?

 

 

 

 

 

Effets secondaires et complications du vaccin hépatite B : nature, gravité et fréquence ?

 

 

Le REVAHB demande un peu plus de discernement dans cette vaccination. Tous les vaccins contre l'hépatite B, qu'ils viennent de France ou d'Amérique, pourraient être à l'origine d'accidents vaccinaux beaucoup plus graves

 

 

 

Les responsables de l'Agence du Médicament : "S'il n'est pas possible d'exclure fomellement tout risque d'effets indésirables liés à la vaccination, un tel risque, s'il existait, ne pourrait en tout état de cause qu'être réellement exceptionnel"

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le nombre de personnes vaccinées contre l'hépatite B en France est aujourd’hui estimé à 26 millions

 

 

 

 

« Face au flou actuel, il est plus raisonnable de suspendre cette vaccination »

 

 

 

 

 

De nombreux rapports, dont celui du Haut Comité de la Santé Publique (H.C.S.P.), présenté en juin 1997 à la conférence nationale de la santé, ont dressé des états des lieux alarmants de la santé scolaire

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Le Conseil supérieur de l’hygiène publique français et le comité technique des vaccinations ont réduit le schéma vaccinal aux trois doses initiales et estimé que les rappels n’étaient pas nécessaires. Les pouvoirs publics ont également réglementé la publicité

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Comment nous pourrions expliquer aux mères qu’il faut vacciner un nourrisson qui n’a guère de risque de contracter l’hépatite B par voie sexuelle

 


Hépatite B : vaccination suspendue au collège
Le Figaro - 2/10/1998 - Dr Monique Vigy

     Suite aux soupçons qui pèsent sur le vaccin, les 11-12 ans ne seront plus vaccinés à l’école. (…) La suspension de la vaccination systématique contre l’hépatite B dans les collèges s’inscrit, selon le Secrétariat d’Etat à la Santé, dans une stratégie vaccinale mieux ciblée, conduite selon des modalités plus propices à une bonne appréciation du risque individuel à l’égard de l’hépatite B comme de l’éventuel risque vaccinal. En d’autres termes, la médecine scolaire actuelle n’est pas le cadre idéal où personnaliser l’acte vaccinal.

 

M. Kouchner suspend les campagnes scolaires de vaccination contre l’hépatite B
LE MONDE - 3/10/1998 - Jean-Yves Nau


     Lancées en 1994 (…) les campagnes scolaires destinées aux enfants de sixième ont permis de vacciner 375 000 enfants en 1995-1996 et 313 000 l’année suivante. Cette immunisation a été complétée par un taux croissant de vaccinations effectuées par les généralistes ou les pédiatres. On estime aujourd’hui que sept millions d’enfants de moins de quinze ans et dix-huit millions d’adultes ont en France été vaccinés, ce qui représente l’une des couvertures vaccinales les plus élevées du monde.

 

RENCONTRE D’EXPERTS


     Bernard Kouchner a décidé de suspendre les campagnes scolaires de vaccinations, qui, associées aux vaccinations effectuées par les généralistes et les pédiatres libéraux, ont permis chaque année d’immuniser environ deux tiers des préadolescents. Pour le secrétaire d’Etat à la Santé, la médecins scolaire ne permet pas, dans son organisation actuelle, de mettre en œuvre comme il convient le geste médical vaccinal : il est impossible, lorsqu’on vaccine en masse, d’interroger clairement l’enfant et ses parents.
     Bernard Kouchner explique qu’ « on ne peut pas exclure que la vaccination puisse révéler ou faciliter le développement de certaines affections chez certains vaccinés ». « L’aspect massif de la vaccination à l’école a été ressenti parfois avec beaucoup de méfiance » ajoute-t-il, évoquant même « une interrogation populaire sur la sécurité vaccinale ». et jugeant nécessaire de parvenir à une réhabilitation d’un geste vaccinal, trop souvent accompli de manière mécanique sans interrogatoire du patient ou de sa famille.

     Au siège de SmithKline Beecham, l’un des principaux fabricants mondiaux du vaccin contre l’hépatite B « il est certain que la confiance dans cette vaccination a été entamée par le débat entretenu depuis deux ans en France ». Un débat qui, depuis peu, a atteint les Etats-Unis.

LE MONDE - 3/10/1998 - Jean-Yves Nau 
 

Différentes stratégies vaccinales en Europe
LE MONDE - 3/10/1998 - Jean-Yves Nau 


Groupes à risque

     Tous les pays d’Europe ont engagé des programmes de vaccination contre l’hépatite B parmi les populations les plus exposées (personnels des établissements de soins et de prévention, personnes susceptibles d’être exposées, directement ou indirectement, au sang et à d’autres des produits biologiques)

Nourrissons

     L’Autriche, la Belgique, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie et le Portugal recommandent la vaccination des nouveau-nés contre l’hépatite B. Ce n’est pas le cas au Danemark, en Finlande, en Irlande, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Suède, au Royaume-Uni et en Suisse.

Adolescents

     La Belgique, la France, l’Italie, l’Espagne et la Suisse ont engagé des campagnes de vaccination chez les adolescents, contrairement à l’Autriche, au Danemark, à la Finlande, à l’Allemagne, à la Grèce, à l’Irlande, au Luxembourg, aux Pays-Bas, à la Suède et au Royaume-Uni.

 

Une analyse bénéfices-risques en faveur des campagnes massives de prévention

     Depuis la mise sur le marché des premiers vaccins au début des années 80, et jusqu’à la fin mars 1998, près de 78 millions de doses vaccinales ont été vendues en France. Compte-tenu du nombre d’injections nécessaire pour obtenir l’immunisation, le nombre de personnes vaccinées est aujourd’hui estimé à 26 millions, parmi lesquelles près de 7 millions d’enfants ou d’adolescents âgés de quinze ans au moins, dont 1,2 million de nourrissons.

     Datée du 30 septembre, une note adressée à M. Kouchner, signée du professeur Gilles Brücker, Président du comité technique des vaccinations et de la section « maladies transmissibles », du Conseil supérieur d’Hygiène Publique de France, fournit une analyse fort détaillée du bilan bénéfices-risques du programme français actuel de vaccination contre l’hépatite B.
     En prenant les hypothèses les plus défavorables, le professeur Brücker estime que si toute une classe d’âge d’enfants de onze ans (soit 800 000 enfants) était vaccinée en France, il y aurait chaque année entre un et deux cas d’affection démyélinisante observée chez les enfants concernés par la vaccination scolaire. Dans le même temps, il est établi que les bénéfices d’une année de vaccination des préadolescents analysés sur une période de vingt ans permettrait un gain de 60 à 150 infections chroniques et de 12 à 30 cancers du foie.

3/10/1998 Sandrine Blanchard

Une décision bien accueillie par les médecins scolaires, déjà surchargés
     « Tant mieux si cela s’arrête, affirme le Docteur Michèle Fanara, secrétaire nationale du Syndicat unitaire des médecins de l’éducation nationale (Sumen-FSU). Les médecins traitants des familles sont les mieux placés pour la réaliser ».

     « Au départ, il n’y avait aucune contre-indication » se souvient le docteur Marie-Lucie Gosselin, secrétaire générale du Syndicat national des médecins scolaires et universitaires (SNMSU-FEN). Puis, face aux doutes sur les effets secondaires du vaccin, les praticiens scolaires ont transmis aux parents un questionnaire médical sur les antécédents familiaux et ceux des enfants. (…) « Face au flou actuel, il est plus raisonnable de suspendre cette vaccination ».

 

UN POUR HUIT MILLE ELEVES


     En 1969, une circulaire fixait pourtant l’objectif d’un médecin pour cinq mille élèves. Travaillant en grande majorité seuls (…), les médecins scolaires dénoncent depuis plusieurs années leurs conditions de travail. De nombreux rapports, dont celui du Haut Comité de la santé publique (HCSP), présenté en juin 1997 à la Conférence nationale de la santé, ont dressé des états des lieux alarmants. La médecine scolaire, affirmaient-ils, est un « secteur sinistré », alors que la santé des enfants et des adolescents « peut être aujourd’hui considérée comme un thème essentiel de société aussi bien qu’un domaine important de la santé publique ».

 

HEPATITE B : LES DESSOUS D’UNE ANNONCE RATEE
Libération - 5/10/1998 - Eric Favereau


     L’OMS s’inquiète des mesures prises par Bernard Kouchner.

     Le professeur Begaud, associé au docteur Annick Alpérovitch, se voit donc confier un travail d’enquête dans 18 services de neurologie des plus grands hôpitaux français. Il s’agit d’étudier sur trois années - 1994 , 1995, 1996 - tous les patients atteints de scléroses en plaques, et de voir s’il y a un lien de temporalité avec la vaccination. Parallèlement, par un heureux concours de circonstances, le professeur Lucien Abenhaim, grande star de l’épidémiologie clinique, est en année sabbatique dans le laboratoire de Begaud ; il va travailler sur une énome base de données anglaises, qui regroupe plus de 5 millions de patients suivis par des médecins généralistes. Une étude colossale qui, pour la première fois, est totalement financée par l’Agence du médicament. Budget : 600 000 frs. Il faut reprendre chaque dossier médical, puis contacter chaque patient. Mi-septembre, les données arrivent. Simultanément pour les deux enquêtes. « Et tous les deux, raconte Bernard Begaud, on arrive à calculer que, statistiquement, il y a un risque multiplicateur de 1,5 à 1,6. Comme l’incidence de la sclérose en plaque est quand même très faible (50 cas sur 100 000, ndrl), cela ne fait pas beaucoup. Mais, bon… mon impression est qu’il y a un petit quelque chose » (1)
    
     Questions en souffrance. En France, plus de 27 millions de personnes ont déjà été vaccinées. Faut-il changer la stratégie vaccinale ? On sait qu’il n’y a aucun danger chez les nourrissons, que l’avantage de la vaccination est énorme dans les groupes d’adultes à risques. Mais quid pour les préadolescents ? Faut-il poursuivre une politique de vaccination, par le biais de la médecine scolaire qui n’est pas toujours en état de mesurer les facteurs de risque individuels

     « Message compliqué ». Nul ne le conteste : le processus sanitaire a parfaitement fonctionné, avec une nette séparation entre les experts qui expliquent, et les politiques qui décident. Pour la première fois, même les autorités sanitaires ont travaillé avec le Revahb. Mais pour autant, le message a-t-il été compris ? Etait-il compréhensible ? Bernard Kouchner a évoqué à plusieurs reprises « l’émotion » pour justifier sa prise de décision, mais il n’a pas osé attaquer de front le mauvais état de la médecine scolaire. « Le message était compliqué », estime Bernard Begaud. Puis il réfléchit à voix haute. «Ce qui me frappe, après coup, c’est combien il est difficile de faire bouger les choses. Les médias, par exemple, sont tous restés sur la position qu’ils avaient avant»

(1) Le risque, si faible soit-il, n’est pas éternel. Il dure quelques semaines, deux mois tout au plus après la vaccination

 

« Un acte courageux »
Le Progrès - 5/10/1998 - Christine Cognat


      Président du Réseau vaccin Hépatite B (REVAHB), le Dr Philippe Jakubowicz est lui-même atteint d’une maladie auto-immune qui s’est déclarée après qu’il se soit fait vacciner contre l’hépatite B. Pour lui, la suspension de la vaccination dans les collèges représente une première victoire.


- Comment analysez-vous la décision prise par Bernard Kouchner ?
     C’est un acte courageux qui révèle chez lui un certain nombre d’inquiétudes que nous avons été les premiers à ressentir. C’est une première victoire dans la mesure où nous avons été largement entendus. Mais ce n’est qu’un début. Ecouter les victimes est une chose, les prendre en charge et les indemniser en est une autre. Il faut rappeler que nous avons recensé à l’association plus de 1400 cas et une quinzaine de décès.

- Est-ce que cette décision vous a surpris ?
     Pas vraiment. Elle est l’aboutissement d’une prise de conscience de l’Agence du Médicament avec laquelle nous collaborons aujourd’hui de façon tout-à-fait satisfaisante. Déjà la stratégie vaccinale a été modifiée en juillet dernier.
     Le Conseil supérieur de l’hygiène publique français et le comité technique des vaccinations ont réduit le schéma vaccinal aux trois doses initiales et estimé que les rappels n’étaient pas nécessaires. Les pouvoirs publics ont également réglementé la publicité.

     L’Agence du Médicament doit s’assurer que l’information donnée par les laboratoires répond bien à des critères médicaux.

 

Vaccin contre l’hépatite B : l’OMS critique la décision de M. Kouchner.
Le Monde - 7/10/1998 - Jean-Yves Nau


     La suspension de la campagne de vaccination en milieu scolaire provoque une vive polémique tant à l’échelon national qu’international.

     Le syndicat national des médecins scolaires et universitaires (SNMSU-FEN) se dit « extrêmement surpris » de cette décision ministérielle. Il redoute qu’ "elle ne jette le discrédit sur une vaccination dont l’intérêt, en termes de santé publique, n’a pas été remis en cause par la communauté scientifique ». La décision ministérielle ne condamne toutefois pas le vaccin, toujours recommandé chez les nourrissons et les adultes à risques ainsi que, le cas échéant, chez les préadolescents dès lors qu’ils seraient vaccinés par des praticiens exerçant dans le secteur libéral.

« Plus d’un milliard de doses ont déjà été utilisées depuis 1989, avec un niveau exceptionnel d’innocuité et d’efficacité »

     Or, le Syndicat national des pédiatres français dénonce aujourd’hui « l’incohérence totale » des décisions prises par Bernard Kouchner. « Nous ne pouvons accepter que le ministre, garant de la santé dans notre pays, refuse de prendre ses responsabilités et laisse les médecins libéraux expliquer à leurs patients le bien-fondé de cette vaccination, a déclaré le professeur Jean Grunberg, vice-président d’un Syndicat qui représente 1300 des 3000 pédiatres libéraux. La décision ministérielle jette un doute et l’émotion dans le public. Tout geste médical comporte un risque, mais on ne voit pas comment nous pourrions expliquer aux mères qu’il faut vacciner un nourrisson qui n’a guère de risque de contracter l’hépatite B par voie sexuelle, mais qu’on arrête, dans le même temps, les campagnes de vaccination dans les collèges. De plus, nous sommes le seul pays au monde à prendre une telle décision »

     Les critiques sont au moins aussi vives à Genève, au siège de l’Organisation mondiale de la santé (O.M.S.). Cette organisation a lancé, depuis 1992, un plan mondial d’éradication e l’hépatite virale de type B, en recommandant à tous les pays du monde d’intégrer ce vaccin dans leurs programmes nationaux.

 

 

VACCIN CONTRE L’HEPATITE B
Dans les coulisses d’une bataille d’experts
Le Point - 31/10/1998 - N° 1363 - Sophie Coignard


     Le vaccin contre l’hépatite B est-il dangereux ? Non, juge Bernard Kouchner. Lequel, tout de même, suspend la campagne de vaccination dans les collèges. Comment a été prise cette décision de santé publique ? Le Point fait le récit secret des quinze jours furieux, stratégiques et financiers qui ont présidé à ce choix.

     Lundi 21 septembre, salle n°1 de l’Agence du Médicament, Saint-Denis : ce que le monde compte de plus renommé parmi les épidémiologistes se réunit dans la banlieue nord de Paris. Il y a là Robert Chen, du fameux CDC (Center of Disease Control) d’Atlanta, le docteur Alexandre Walker, professeur à Harvard, puis des Espagnols, des Italiens, des Belges. Et bien sûr des Français, et non des moindres. Sans oublier les auteurs d’études bien déconcertantes qui justifient cette très discrète réunion au sommet.

     Depuis quelques jours, des résultats attendus depuis plus d’un an commencent à pleuvoir. Ils doivent répondre à une question essentielle et angoissante : le vaccin contre l’hépatite B est-il dangereux ? En l’espèce, provoque-t-il parfois, chez ses « bénéficiaires », des affections neurologiques, dont la sclérose en plaques, comme certains le soupçonnent ?

     L’affaire est d’importance. Appliquant avec enthousiasme le programme d’éradication de l’hépatite B lancé par l’OMS , la France entame en 1994 une grande campagne. Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, décide de proposer systématiquement la vaccination des nourrissons et des préadolescents, la prise en charge de ces derniers devant se réaliser dans le cadre scolaire. Par ailleurs, la vaccination est déjà obligatoire pour les professionnels de santé depuis 1991. et recommandée pour les adultes à risques.

     La France est alors en retard sur la plupart de ses voisins. Mais elle va se rattraper. « Ce dossier ne doit en aucun cas être sous-estimé, explique Philippe Douste-Blazy au cours de l’été 1994. L’hépatite B constitue l’un des risques infectieux majeurs de cette fin de siècle ». Le ministre souligne que la maladie connaît de 30 000 à 40 000 nouveaux cas par an, ce qui semble largement surévalué aux épidémiologistes.

     Mais au diable les pinaillages ! La campagne publicitaire massive qui suit la décision ministérielle provoque une ruée vers la piqûre. « Beaucoup de gens ont compris qu’il était important de se faire vacciner contre l’hépatite B au même titre que contre la grippe, déplore le professeur Jacques Drucker, patron du réseau national de santé publique (RNSP). Si bien que cette campagne, qui aurait dû être ciblée, est devenue à tort une campagne de masse ».

     Dans les cabinets médicaux, dans les entreprises, on vaccine à tour de bras : puisqu’on « fait » la grippe, « faisons » l’hépatite B. Les généralistes et les pédiatres qui proposent la vaccination d’un nourrisson insistent : il faut aussi vacciner les parents. Et, pourquoi pas, les grands-parentsMême s’ils sont loin de se situer dans la population des « adultes à risque ».
     Si beaucoup de praticiens marchent comme un seul homme, c’est aussi parce qu’ils ne disposent que d’une seule source d’information : les laboratoires qui produisent les deux vaccins, Pasteur-Mérieux et SmithKline Beecham. Et les visiteurs médicaux font leur travail…

     Le rouleau compresseur est tel que beaucoup de parents et de patients finissent par croire que le vaccin contre l’hépatite B est obligatoire, alors qu’il n’est que systématiquement proposé. Résultat, en 1998, environ 25 millions de personnes sont vaccinées contre l’hépatite B. « Cela représente 10 milliards de francs de chiffre d’affaires », remarque-t-on au ministère de la santé. Un enjeu de santé publique. Un enjeu industriel aussi.

     Est-on allé trop loin ? La question n'aurait vraisemblablement pas été posée en termes aussi crus sans une mise en cause du vaccin par une association, Revahb (Réseau vaccin hépatite B), qui réussit à intéresser la presse et la télévision. Ces gens-là - parmi lesquels on trouve des médecins - assurent avoir recensé 1000 personnes victimes de troubles graves consécutifs à une vaccination contre l'hépatite B. Emoi.

     A l'Agence du médicament, la direction de la pharmacovigilance, qui comptabilise et étudie les effets secondaires ou indésirables des médicaments, commence aussi à enregistrer des notifications. Les autorités, donc, décident de commander des études.

     Ce lundi 21 septembre 1998, les responsables de l’Agence du médicament, à commencer par le professeur Jean-michel Alexandre, directeur de l’évaluation, demandent à toutes les sommités réunies de leur rendre un service : être impitoyables vis-à-vis des trois études présentées.

     Pourquoi ? Parce que, par trois fois, les résultats obtenus se montrent terriblement incertains. Le secrétaire d'Etat à la Santé, Bernard Kouchner, aidé des experts, va devoir malgré tout prendre une décision de santé publique importante : faut-il continuer à vacciner ? Et qui ? Les nourrissons ? Les préadolescents au collège ? Les adultes à risque ? Ainsi, pendant une quinzaine de jours, toutes les solutions ont été envisagées, disséquées, soupesées.

 

Jeudi 17 septembre, Bordeaux.

     Début des conversations entre experts. Ils réexaminent une étude réalisée en 1996 à la Pitié-Salpétrière pour dépister un lien éventuel entre le vaccin contre l’hépatite B et des troubles neurologiques. Celle-ci a été examinée par la Commission nationale de Pharmacovigilance à l'été 1997. Faute de pouvoir conclure dans un sens ou dans l'autre le ministère avait alors demandé deux nouvelles études. Ce sont leurs premiers résultats qui sont examinés à Bordeaux, dans le plus grand secret. La première a été conduite dans 18 centres de neurologie en France, la seconde à partir des dossiers médicaux de 4 millions de patients britanniques. Comme l'étude réalisée l'année précédents à la Pitié-Salpétrière, elles donnent un odds ratio, ou risque relatif, compris entre 1,4 et 1,7. Interprétés de manière brute, ces chiffres signifieraient qu'un individu vacciné a entre 40 et 70 % de risques de plus qu'un non-vacciné de contracter une affection neurologique. Ou encore, pour formuler les choses différemment, que, sur trois affections de ce type, une pourrait être attribuée à la vaccination. Ces résultats plaideraient donc pour un lien entre vaccination et sclérose en plaques et autres troubles.
     Mais attention : ces recherches sont effectuées sur des échantillons relativement restreints. Statistiquement, le résultat obtenu est donc non significatif. Il est convenu d'en reparler le lundi suivant, lors de la grande réunion à l'Agence du médicament. "En attendant, raconte le directeur général de la santé, Joël Ménard, j'ai supplié pour que chaque participant demeure le plus discret possible". On imagine, en effet, l'impact d'une information tronquée et erronée, du style "de 40 à 70 % de scléroses en plaques liées à la vaccination".

 

Lundi 21 septembre, Saint-Denis, Agence du médicament.

     Aucun des experts présents ne parvient à "démolir les études", comme l'a demandé le professeur Alexandre. Celui-ci est à la recherche d'un biais méthodologique qui expliquerait ces résultats toujours dans le même sens. Et exonérerait donc le vaccin de toute responsabilité. Bien au contraire, Robert Chen, du C.D.C., une voix qui compte, insiste : ce n'est pas significatif statistiquement ; mais ces résultats ne sont pas une non-information.

 

Lundi 21 septembre, Paris, ministère de la santé.

     Bernard Kouchner, qui n'assistait pas à la réunion de l'Agence du médicament, a convié les principaux experts à dîner au ministère. "Nous pensions pouvoir prendre une décision ce jour-là, se souvient Martin Hirsch, son directeur de cabinet. Nous avons découvert que les études réalisées nous laissaient dans le domaine de l'indécidable".
     Car les experts expliquent qu’en plus des résultats indécis il faut compter avec la sous-notification des scléroses en plaques auprès de l’Agence du médicament. Environ la moitié d’entre elles pourraient ne pas être signalées. Comment déterminer, en ce cas, leur éventuelle augmentation liée au vaccin ?

     Encore faut-il, maintenant que l'on s'est interrogé sur les risques de la vaccination, mener une réflexion sur ses bénéfices : combien de nouvelles hépatites B en France chaque année ? Combien aboutissent à des cirrhoses ou, pis, à des cancers du foie ? Ce travail sur les bénéfices de la vaccination, c’est au R.N.S.P. de le mener. Or ses chiffres ne sont pas de la première fraîcheur, ce qui agace jusqu’au cabinet du ministre. Du fait de la politique de réduction des risques menée à l’égard du sida, le nombre de nouvelles hépatites B (transmises par les mêmes voies) diminue en effet chaque année. (…) Le R.N.S.P. est donc prié de remettre ses chiffres à jour. Il est d’autant plus suspecté d’être très favorable au vaccin que c’est lui qui a reçu les fonds pour orchestrer la première campagne de vaccination en 1994. Il était donc partie prenante, alors que sa mission, la surveillance épidémiologique, n’a rien à voir avec les grandes campagnes de santé publique. Une incongruité que les souligne un rapport de la Cour des Comptes du 13 octobre 1998, qui constate par ailleurs le bonne gestion de l’organisme.

 

Mercredi 23 septembre, Genève

     Eric Chevalier, conseiller technique au cabinet de Bernard Kouchner, se rend à l’OMS. Cinq jours plus tard démarre dans l’institution onusienne une grand-messe sur la vaccination contre l’hépatite B. L’OMS qui n’a pas énormément d’exploits sanitaires à mettre à son actif, a fait de ce dossier l’un de ses chevaux de bataille. Son objectif : l’éradication d l’hépatite B, dont la fréquence atteint 20 % de la population dans certains pays d’Asie, par exemple. L’organisation risque donc de ne pas accueillir très chaleureusement les doutes français. Au cours de ses conversations, ce jour-là, Eric Chevallier découvre que la grande réunion à venir est cofinancée par les laboratoires qui fournissent le vaccin, et que 9 représentants de l’industrie pharmaceutique (sur 45 participants) doivent d’ailleurs y participer. Un « détail » qui nuit à l’image d’impartialité de la réunion.

 

Mercredi 23 septembre, Paris, ministère de la santé.

     Le directeur général de la santé, Joël Ménard, joint ses homologues européens. Il leur pose une question simple : combien d'incidents liés au vaccin avez-vous constaté ? Les réponses ont le mérite de l'unanimité : aucun. Mais ces nouvelles informations ne sont pas décisives. La France, d’une part, est le pays qui a le plus massivement vacciné. Il est donc logique que d’éventuels effets négatifs du vaccin se manifestent en priorité chez elle. Elle réalise, d’autre part, un tiers de la pharmacovigilance en Europe. Les autres laissent peut-être passer des anomalies dans les mailles de leur filet, moins efficace
Le soir, une nouvelle réunion inclut cette fois les hépatologues. On recompte les cas signalés par l'enquête de pharmacovigilance de l'Agence du médicament : au 31 mars, 252 atteintes démyélinisantes du système nerveux central, dont 184 scléroses en plaques. Compte-tenu de la sous-notification, ces chiffres n'indiquent rien de clair sur une éventuelle incidence du vaccin. Au bout de trois heures, le ministre commande des avis écrits à tous les participants.

 

24 et 25 septembre, Paris, ministère de la santé.

     La grand-messe de l’hépatite B commence à l’OMS. Elle conclura sans ciller à l’innocuité du vaccin, malgré sa connaissance des études dérangeantes. Pourtant, en Norvège, pays dont la directrice générale de l’OMS a été premier ministre, ne vaccine… que les adultes à risque. Pendant ce temps, le ministère de la Santé, à Paris,. accueille les dernières réunions d’experts. Pour mesurer à quel point le dossier est difficile à trancher, il n’est pas inutile de savoir qu’à titre personnel deux experts présents à toutes ces réunions se sont déterminés de manière opposée sur la vaccination d’un nourrisson. L’un, qui vient d’être grand-père, recommande la vaccination du bébé à sa famille. Le second, qui est père depuis peu, ne veut pas faire vacciner son enfant.

 

Jeudi 1er octobre, Paris, ministère de la Santé.

     La campagne de vaccination en milieu scolaire pour les préadolescents est suspendue. Le reste des recommandations demeure inchangé. La raison de ce dispositif : "On ne peut plus, aujourd'hui, vacciner des gens à la chaîne comme à l'armée, explique Bernard Kouchner. La décision de vacciner demande un dialogue entre médecin et patient, qui, de l'avis même des médecins scolaires que j'ai consultés, est impossible dans le cadre de l'école". Le secrétait d'Etat rend publiques toutes les études. Il écrit à chaque médecin de France. C'est ce qu'il appelle la "démocratie sanitaire".
 

Hépatite B : l’Etat confirme l’arrêt de la vaccination de masse.
Libération - 10/3/2000 - Eric Favereau


     Les collégiens ne seront plus traités. Les bienfaits du vaccin ne sont cependant pas remis en cause..
     L’air de rien, le tournant est spectaculaire. Les autorités sanitaires ont décidé de mettre un terme à une vaccination de masse, systématique et indifférenciée. Lobbies contre labos. De très grosses études de surveillance sont mises en place.

     Zone d’ombre. Un an et demi plus tard, le panorama ne s’est pas éclairci. L’Agence de sécurité sanitaire des produits de santé a lancé des études de pharmacovigilance sur les liens entre la vaccination contre l’hépatite B et la survenue de maladies auto-immunes. Des travaux très poussés. Le résultat est identique au précédent : aucun lien, mais présence d’une zone d’ombre. Certes, les cas sont peu nombreux. Mais, par exemple, le risque est multiplié par 1,6 sur la survenue de lupus (une maladie auto-immune). C’est peu, non significatif, mais tout lien n’est pas à exclure.

     Les conclusions sont les mêmes pour une autre maladie auto-immune, celle dite de Basedow.

     A la vue de ces résultats, le secrétariat d’Etat à la Santé a décidé d'entériner les mesures provisoires, prises en octobre 1998.
 

 

Dans les cabinets médicaux, dans les entreprises, on vaccine à tour de bras : puisqu’on «fait» la grippe, «faisons» l’hépatite B 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Scléroses en plaques : environ la moitié d’entre elles pourraient ne pas être signalées

 

 

 

Le R.N.S.P. (Réseau National de Santé Publique) est d’autant plus suspecté d’être très favorable au vaccin que c’est lui qui a reçu les fonds pour orchestrer la première campagne de vaccination en 1994

 

 

Le 21 septembre 1998, les Epidémiologistes doivent répondre à une question essentielle et angoissante : le vaccin contre l’hépatite B est-il dangereux ?

 

 

 

La courbe verte correspond au nombre de malades recensés par les 500 médecins généralistes du réseau Sentinelles. La courbe rouge correspond au nombre de cas relevés par un groupe de laboratoires lyonnais (Courly). Les pouvoirs publics s'appuient sur ces données pour estimer l'importance et l'évolution de l'épidémie d'hépatite B. Ces courbes montrent nettement qu'entre 1990 et 1994 (avant les campagnes nationales de vaccination), la tendance était à la baisse.

 

 

 

 

 

 

 

Le 24 et 25 septembre 1998 : la grand-messe de l’hépatite B commence à l’OMS. Elle conclura sans ciller à l’innocuité du vaccin, malgré sa connaissance des études dérangeantes

 

 

 

COMMENTAIRES - DISCUSSION

De grâce

     De grâce que l’on n’entende plus « niveau exceptionnel d’innocuité et d’efficacité du vaccin contre l’hépatite B ». cela est insupportable !
     De grâce que l’on n’entende plus ce conseil « Faites du sport, réveillez-vous ». Pour plusieurs millions de jeunes gens ou d’adultes, c’est à peu près l’équivalent de ce conseil « Faites du sport » à un patient qui vient de faire un infarctus du myocarde. Cela ne viendrait pas à l’idée d’un médecin, ou d’un parent. Alors, faites un effort pour réaliser que des muscles respiratoires défaillants, déficitaires, ne peuvent en aucun cas permettre à un individu d’envisager des efforts musculaires et nerveux quelque soit sa bonne volonté. Merci pour les patients.
     En les incitant, en les poussant à des exercices sportifs, vous les conduiriez au suicide, déjà qu’ils y pensent, sans avoir d’efforts sportifs à exécuter, rien qu’en assurant chaque mouvement respiratoire qui maintient simplement la vie. Merci.

     De grâce, que l’on cesse d’imputer des troubles chroniques graves, irréversibles, de chaque instant, et invalidants au corps qui se transforme, à la naissance d’un petit frère mal vécue plusieurs années avant, à des parents séparés, à une famille recomposée. Un peu de dignité s’il vous plait. Tous ces événements se sont rencontrés de toute époque, notamment la transformation du corps à l’adolescence, et la naissance d’un petit frère, et on ne comprendrait pas comment ils contribueraient à un déficit des muscles respiratoires, à une pathologie neuromusculaire... Merci.

     Plusieurs millions de jeunes souffrent moralement et psychologiquement d’un inconfort majeur physique, d’une contrainte respiratoire, d’un enfermement thoracique dont ils ne peuvent se défendre, d’un épuisement respiratoire (qui n’est jamais perçu par l’entourage, ni compris par le médecin), puisque ignoré du médecin, de la famille, des enseignants, de la société. Plusieurs millions de jeunes ne se plaignent pas de maux d’oreille ou de maux de doigt de pied, ils se plaignent de fatigue, d’épuisement, et d’une gêne ,d’un malaise, principalement au niveau du thorax. Rappelons que plusieurs auteurs, dans des ouvrages médicaux récents, insistent et dans la préface de leur ouvrage et dans le corps des chapitres sur le fait que cette pathologie est sous-estimée, que la sévérité est sous-estimée, que les signes cliniques de l’insuffisance respiratoire d’origine neuromusculaire sont frustes (sensation diffuse d’oppression thoracique, de contrainte thoracique, fatigue à la parole) …


     De grâce que l’on n’entende plus, de la part des autorités sanitaires et politiques de ce pays : « La vaccination contre l’hépatite B n’était pas obligatoire » . Obligation professionnelle ou non, un vaccin surdosé et toxique pour l’organisme est un vaccin surdosé et toxique, capable de dilapider votre belle santé et votre équilibre en quelques mois de vie.

     Lorsqu’une campagne de publicité , relayée par le Ministre de la Santé et les autorités sanitaires d’un pays, conduit 26 millions de français à se faire vacciner contre une maladie sexuellement transmissible, c’est sans doute que l’on a usé d’arguments convaincants et d’une certaine contrainte.

 

Cette pathologie des muscles respiratoires d’origine neuromusculaire a-t-elle une spécificité ?

     Il suffit de comprendre qu’il s’agit en l’occurrence de commandes nerveuses perturbées, polluées par une substance probablement toxique pour le nerf (nerf phrénique), qu’ils existe de nombreuses interactions (neurotransmetteurs), que la configuration des muscles respiratoires fait que lors d’un déficit c’est la pompe respiratoire qui n’est pas efficiente, et qui ne l’est jamais quelque soit le repos que le patient voudrait s’imposer. Et même au réveil, c’est un « bin’s » incroyable, impensable, la plupart du temps.

     Un insuffisant respiratoire par bronchite chronique n’est pas concerné par une toxicité des commandes nerveuses, donc n’a pas toutes les sensations nerveuses et physiques qui encombrent la cage thoracique d’un patient qui a un déficit des muscles respiratoires, un déficit de la pompe respiratoire.


Comment faire comprendre aux personnes âgées que l’on peut être jeune, souffrant et en pleine détresse ?

     « Moi, j’ai vécu plusieurs guerres …. » Eh oui, vous pouvez entendre toutes les détonations possibles, vous pouvez même être blessé. Mais votre organisme , son fonctionnement, son travail physiologique n’est pas atteint. Donc l’organisme est indemne de déficit.

     Bien sûr, cela demande quelque effort de réflexion pour envisager qu’un organisme jeune puisse souffrir de détresse respiratoire (c’est le terme : déficit des muscles respiratoires, déficit de la pompe respiratoire), mais cela est possible lorsqu’on a connaissance d’un acte vaccinal répété et d’un tableau clinique de détresse respiratoire, d’atteinte neuromusculaire.
Triste paradoxe : jeune et en quelque sorte « asphyxié » par une pathologie neuromusculaire.

 

Posez-vous la question : Et moi, comment aurais-je réagi, si à 12 ans, 15 ou 18 ans, je connaissais une telle situation qui devient invivable, insupportable régulièrement ?

     Que chacun se pose la question. Comment s’en sortirait-il de vivre avec un tel malaise thoracique, sans répit, sans soulagement, sans reconnaissance, sans diagnostic, sans espoir de soulagement ??? Comment vivre ses jours et ses nuits, et ne vivre que ce malaise, qui devient extrême rien qu’en effectuant des gestes ordinaires, ou rien qu’en étant oisif, parce que à l’intérieur de l’organisme interviennent des mécanismes que l’on ne peut contrôler ???

 

De grâce, respectez cette souffrance et cessez le mépris, les injures.

     Bien sûr, les drogues licites ou illicites ne sont pas la meilleure solution. Quelle est la solution ?
     Le déficit de la pompe respiratoire crée un tel stress constant, un tel déséquilibre nerveux et psychologique, que l’on s’aperçoit que toute action au quotidien n’a pour but que de nous faire oublier ce malaise, qui ne s’oubliera pas d’ailleurs. Se jeter à corps perdu dans une activité, dans quelque chose chose, pour oublier.

     « La santé est reconnaissable à ceci que le sujet ne songe pas à son propre corps » - G. Duhamel.

     La défaillance de la pompe respiratoire est l’exemple même d’une pathologie où l’on ne songe qu’à son corps, puisqu’il vous contraint, vous étreint en permanence.

     Alors, en l’absence de diagnostic posé, en l’absence de traitement, la première attitude à avoir est le respect des patients et la recherche d’un diagnostic. En effet ne pas savoir de quelle pathologie l’on souffre en 2001 c’est impensable et sur le plan nerveux c’est extrêmement difficile à gérer.

     Ces jeunes ne sont pas aptes à nombre de postes de travail. Ils ne possèdent pas la pleine possession de leurs moyens physiques, et n’ont pas, même avec la meilleur volonté, la capacité physique et nerveuse pour effectuer nombre de tâches qui requièrent un équilibre nerveux et psychologique. Ils ne peuvent. Vous n’enverriez pas au travail un patient qui a un muscle cardiaque défaillant (infarctus récent). Mais le patient qui a fait un infarctus a l’espoir de cicatriser son infarctus et de reprendre une activité. Il reçoit également des antalgiques (de la morphine) lors de la nécrose de son muscle cardiaque. Il a connaissance de la lésion qu’il présente et de l’évolution probable de sa pathologie.

     Les muscles respiratoires déficients ne peuvent , à ce jour, bénéficier d’aucun traitement, ne peuvent se reposer car ont la charge d’un travail respiratoire de chaque minute. Quand chaque mouvement respiratoire représente une charge de travail immense, parce que les muscles qui ont en charge ce travail sont déficients, cela devient , répété sur vingt-quatre heures, et sans cesse ni soulagement, un travail de titan. Respirer est déjà tout un travail dont le patient a une pénible sensation en permanence.

     Alors, Messieurs les hommes politiques, Messieurs les responsables sanitaires de ce pays, vous allez devoir reconnaître la responsabilité dans cette pathologie qui touche, selon les données épidémiologiques, autour de 4 à 5 millions de jeunes et autant d’adultes. Savoir de quoi l’on souffre et être respecté pour le combat que l’on mène au quotidien constitue peut-être à certaines heures une source d’apaisement relatif.

     Il va falloir cesser d’injurier ces jeunes gens qui n’ont aucune responsabilité dans leur pathologie consécutive à un geste vaccinal que l’on qualifiera de toxique. Les réflexions genre « Un coup de pied aux fesses et au travail » ne peuvent s’adresser qu’à un être bien portant physiquement. « Les mines patibulaires, la maigreur, la souffrance, les visages sans expression simplement ou en détresse… » Eh oui, ça fait peur, mais quand on est dedans, au centre, cela fait peur aussi, vous savez. Les jeunes sont très conscients de leur fatigue, de leur épuisement, de leur malaise, de leur souffrance : « C’est grave, notre état ».

     On peut continuer à vacciner contre l’hépatite B tous les enfants, l’on peut vacciner tous les enfants de classe primaire (déjà plusieurs centaines de milliers sont vaccinés), et l’on voit s’installer des pathologies chez des enfants en bonne santé au moment de la vaccination, l’on voit des dépressions de l’enfance, des syndromes de fatigue chronique, des enfants bons élèves dont les résultats scolaires baissent après vaccination, et redoublement de classe, etc...
     On peut vacciner toute une nouvelle classe d’âge, ainsi l’on sera en présence de deux générations que l’on aura asphyxiés avec une souffrance neuromusculaire, en quelque sorte flingués par le vaccin contre l’hépatite B. On peut encore persister des années et des années dans une attitude d’aveuglement sur les méfaits d’une vaccination de masse.

     Consultation médicale et demande de diagnostic. Pendant six mois, un an, les jeunes ont consulté le médecin, assistés de leurs parents, pour grande fatigue, épuisement, maux de tête, pleurs etc. « Les médecins ne trouvent pas ce dont ils souffrent. ». Le Prozac, la psychothérapie, cela n’a jamais amélioré une déficience des muscles respiratoires, un déficit de la pompe ventilatoire, cela dope tout au plus le moral, le mental, si cela n’anéantit pas plus l’individu. Donc autant ne pas en parler. Alors quelles sont les solutions pour vivre avec cela ??? Dire que cela va bien pour ne pas avoir à expliquer tout le temps sa détresse, et s’effondrer en silence, à l’abri des regards.
     Accepter, tenter un travail, en trichant sur son état de santé lors de l’embauche, et puis ensuite accepter quelques temps les insultes « Si t’es pas capable de faire ton travail ! ». - « Eh bien sûr, qu’ils ne sont pas capables ! » Précarité respiratoire, précarité psychologique, précarité nerveuse. Alors la réponse « Ne me prends pas la tête » cela veut dire « Ne m’en demande pas plus que ce que je ne parviens qu’avec une extrême difficulté à faire, et pendant un temps trop court. Je suis déjà toujours au bord de la rupture ».
     Il va falloir comprendre. Je ne connais pas un jeune qui n’ait pas envie d’être en bonne santé.

     L’on n’a pas parlé des effets secondaires plus faciles à vivre mais source de souffrance, de nervosité, de moqueries tels que les diarrhées chroniques . (En classe, on ne peut pas prendre une douche après une selle diarrhéique, etc). Cette « chasse » diarrhéique, en rapport avec le diaphragme et des allergies dont one ne parlera pas.

     L’on n’a pas parlé des nausées, des sensations nauséeuses, en rapport avec le diaphragme, qu’il faut gérer au quotidien, taire parce que ce n’est pas drôle d’entendre quelqu’un se plaindre en permanence. La fatigue musculaire généralisée (membres) on n’en parle pas car l’essentiel c’est dans la cage thoracique que cela se passe.

     Des automates, des zombis, des jeunes qui ne sont pas capables de passer à l’âge adulte, dans le pire des cas « décérébrés » ou « lobotomisés ». Les jeunes sont en insuffisance respiratoire (insuffisance = état déficitaire d’un organe, d’une fonction) en relative détresse respiratoire (sensation permanente d’oppression, d’étreinte thoracique). Ils souffrent de fatigue, d’épuisement, fatiguent à la parole (donc réduisent au strict minimum leur verbe), sont en perpétuel état de surmenage, car dans un tel cas toute sollicitation crée un surmenage, à la limite de la rupture. Donc la maîtrise de leur discours, de leur comportement, dans des cas extrêmes de leurs gestes, c’est très difficile à avoir, et à garder dans certaines circonstances. Est-ce-que l’on demanderait à un cardiaque ayant fait un infarctus récent de déambuler dans la vie tout court, d’être à la hauteur pour des études, ou un travail ???
     Des milliers et des milliers de jeunes ont consulté par ailleurs pour des vertiges chroniques...
Il faut vivre, mais comment vivre ???

 

Vous ne seriez pas nerveux, vous ? agressif ?

     Tricher, toujours tricher car l’entourage est désemparé. Répondre que cela va bien, alors qu’au fond de soi-même l’on appelle au secours.
C’est sans solution.
     La première des solutions, la vérité sur l’origine des ces troubles, leur date d’apparition, et l’identification de ces troubles c’est-à-dire un diagnostic. Le respect des patients passe par un diagnostic.

     Plusieurs millions de jeunes ne sont pas aptes à un poste de travail fixe. Comment voulez-vous en souffrance respiratoire, enseigner, coiffer, distribuer le courrier, travailler sur un chantier de travaux publics, soigner les autres, etc etc ???
     La reconnaissance « INAPTES A DE NOMBREUX POSTES DE TRAVAIL POUR SUITES DE VACCINATION CONTRE L’HEPATITE B - ATTEINTE NEUROMUSCULAIRE ». Ils ne vont pas pouvoir vivre 20, 30, 40 ans en quelque sorte « asphyxiés » par une pathologie neuromusculaire, avec souvent des signes d’obnubilation, des difficultés bien normales de concentration, et dans le mépris de leur souffrance.

 

Quelle horreur !

     Une étude sur la tolérance du vaccin contre l’hépatite B faite en 1985 (Hôpital de Rouen), une étude de 1989 sur la santé des infirmières, une étude de 1991 sur la santé physique et mentale des infirmières, fournissaient autant d’éléments sur les effets toxiques du vaccin contre l’hépatite B : grande fatigue chronique, perception respiratoire pénible.

     Pourquoi Messieurs les Experts et Monsieur le Ministre de la santé en 1993 n’ont-ils pas fait leur travail ? Pourquoi a-t-on fait taire tous les effets secondaires du vaccin ??? Les infirmières qui, dés 1986-87, ont voulu dire ce qu’il leur arrivait., que fallait-il qu’elles fassent pour se faire entendre ???
     Se suspendre à la Tour Eiffel, elles n’en avaient pas la force.

Désastre humain, désastre économique.

     26 millions de français vaccinés contre l’hépatite B. santé physique et mentale en éclat pour 10-12 millions d’individus ou plus.

 

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