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La presse grand public |
![]() Le Progrès - 23/9/1994 Bientôt programmée pour les nourrissons, systématiquement proposée aux enfants de sixième, elle est aujourd’hui vivement recommandée aux jeunes. Objectif : éradiquer la maladie d’ici à 2007. Pour lutter contre l’hépatite B - et avec l’espoir de l’éradiquer dans les années à venir - le ministre délégué à la Santé, Philippe Douste-Blazy, a apporté son soutien, hier, à une campagne de vaccination lancée par SmithKline Beecham, l’un des deux laboratoires qui fabriquent le vaccin permettant de prévenir cette maladie. Cette campagne s’adresse en premier lieu aux adolescents et aux adultes jeunes (on compte 38 % des cas d’hépatite B dans la tranche des 15-29 ans), qui représentent actuellement la seule population exposée pour laquelle, en dehors des groupes à risque, aucune recommandation de vaccination n’avait encore été formulée. Pour les tranches d’âge précédentes, il faut savoir en effet que, depuis cette rentrée, la médecine scolaire propose systématiquement, mais sans obligation, la vaccination gratuite aux élèves entrant en classe de 6e environ 500 000 enfants de 11-12 ans.
Les personnes souhaitant se faire vacciner par leur médecin seront,
elles, remboursées à 65 % de l’achat du vaccin par les
caisses primaires d’assurance maladie, le complément pouvant
être pris en charge par les mutuelles. Neuvième cause de mortalité
Dans douze ans, soit en 2007, tous les enfants entrant en 6e seront
donc vaccinés et seule la vaccination des nouveaux-nés
restera nécessaire. Il est même possible, selon le ministre
de la Santé, de faire purement disparaître l’hépatite
B «puisque l’homme est le seul réservoir du virus»
Très efficace, cette prévention est encouragée par des campagnes d’incitation des pouvoirs publics qui ont déjà convaincu 30% des Français. Mais elle pourrait comporter des risques, notamment pour les malades atteints de sclérose en plaques.
Des observations ont fait apparaître, dans les deux mois suivant
la vaccination, une série de troubles neurologiques chez certaines
personnes. Une vingtaine de cas de lésions nerveuses (dites
démyélinisantes), touchant le système nerveux
central ou périphérique, ont été recensés.
Depuis 1993, cette vaccination est recommandée
par les pouvoirs publics chez les adolescents et les nourrissons.
Actuellement, une campagne de vaccination gratuite est proposée
aux élèves de classes de sixième. Son financement
est entièrement assuré par le Fonds national de prévention
de la Caisse nationale d’assurance-maladie (CNAM). La couverture vaccinale
des nourrissons est remboursée à 65 % par la Sécurité
Sociale.
La Direction Générale de la Santé et l'Agence du médicament viennent, pour la première fois, de prendre clairement position dans la polémique sur l'innocuité de la vaccination contre l'hépatite B. Depuis plusieurs mois, cette vaccination qui connaît un très large engouement dans la population française, était tenue pour responsable de quelques rares incidents ou accidents de nature neurologique. (…) Au terme d’une analyse effectuée par les meilleurs experts français, il apparaît que l’examen des effets neurologiques n’a pas permis d’apporter d’éléments scientifiques nouveaux quant à un lien de causalité entre la vaccination contre l’hépatite B et la sclérose en plaques. « INTERET MAJEUR »
(…) « Dans l’état actuel des connaissances, la vaccination
contre l’hépatite B garde un intérêt majeur et justifie
le maintien des programmes actuels de vaccination » fait valoir
le ministère des affaires sociales, qui n’exclut toutefois pas,
à l’avenir, d’agir contre certains excès dans les incitations
publicitaires à la vaccination contre cette maladie virale.
En l’absence de lien démontré entre la vaccination et la sclérose en plaques, la politique vaccinale mise en place par le ministère de la Santé est maintenue.
En l’absence de certitude, les autorités publiques ont donc décidé
de ne rien changer à leur politique vaccinale.
Bien que de plus en plus nombreux à être signalés,
les effets secondaires du vaccin contre l’hépatite B ne sont
toujours pas reconnus officiellement. Parmi les objectifs de l’association, déclencher une enquête nationale de pharmacovigilance. Elle peut déjà compter sur une quarantaine de médecins et sur des avocats. 17,5 millions de Français sont aujourd’hui vaccinés contre l’hépatite B. Un record mondial vite atteint à la suite de la campagne lancée en juillet 1994 par Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé. Or, les médecins sont de plus en plus nombreux à signaler des réactions cutanées, des poussées ou des apparitions de sclérose en plaques, des vascularites, des cas de polyarthrite, de diabète insulino-dépendant, de purpura thrombopénique ou de lupus. Certains de ces troubles, dont la plupart entrent dans la catégorie des maladies auto-immunes, sont mentionnés dans le Vidal, mais après onze années de recul, puisque le vaccin produit par génie génétique a obtenu son autorisation de mise sur le marché (AMM) en 1986, on ne dispose toujours pas à leur sujet de données épidémiologiques exactes Leur déclaration au réseau national de pharmacovigilance n’étant pas obligatoire, on peut à juste titre penser que leur nombre est sous-estimé. C’est pourquoi le communiqué du ministère de la Santé du 13 décembre (…) est loin de satisfaire l’ensemble du corps médical.
Difficile de dicerner les premiers symptômes des effets secondaires
D’emblée, le président du REVAHB (www.revahb.com)
déclare qu’il n’est pas question de s’opposer à
ce vaccin en particulier, mais de réfléchir à l’intérêt
d’une telle politique vaccinale. « Les effets secondaires ont
toujours existé, avec n’importe quel vaccin. Mais on n’en
a jamais vu autant ! Le problème n’est pas qualitatif, il
est quantitatif. En passant d’une couverture vaccinale de 300 000 personnes
à 17,5 millions, le nombre de victimes s’est forcément
démultiplié » explique-t-il. Or, les chiffres
avancés pour justifier la campagne de vaccination sont ceux de
l’O.M.S. qui fait la moyenne entre les pays industrialisés
et ceux en voie de développement, où près de 50
% des habitants sont porteurs du virus de l’hépatite B. Selon
le docteur Philippe Jakubowicz, ils ne reflètent donc pas la
réalité française et sont d’ailleurs réfutés
par la plupart des pays occidentaux.
L’Organisation Mondiale de la Santé affirme qu’aucun lien entre le vaccin et une maladie démyélinisante n’a été constaté. Le tribunal de Nanterre prétend le contraire et plusieurs dizaines de patients ont déjà porté plainte.
Rumeurs ! Dans son relevé épidémiologique hebdomadaire
du 23 mai 1997, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) traite
à deux reprises de « rumeurs » les centaines de
témoignages rapportés en France à la suite de vaccinations
contre l’Hépatite B. Et qualifie de « désinformation
» la mise en garde lancée par des médecins quant
aux risques de troubles neurologiques consécutifs à un
programme de vaccination de masse qui ne tient pas compte du terrain
individuel. 262 dossiers déposés et déjà six décès enregistrés Et pourtant, des voix sont de plus en plus nombreuses à s’élever contre la généralisation du vaccin contre l’hépatite B. « Cela bouge. Nous avons rassemblé à ce jour 262 dossiers, dont six font état de décès, et plusieurs dizaines de patients ont porté plainte », précise le Dr Jakubowicz, président de l’association REVAHB (1) fondée au début de l’année. Le 4 avril, le tribunal de Nanterre a reconnu Pasteur-Merieux-Connaught responsable du préjudice subi par une femme souffrant du syndrome de Guillain-Barré et a clairement retenu le lien entre sa maladie et l’administration du vaccin. Le laboratoire a fait appel, mais si ce jugement était confirmé, il reconnaîtrait pour la première fois un manque d’information dans ce domaine. Toute la question est là. Chacun sait qu’en médecine, le risque zéro n’existe pas. Mais on ne peut que s’étonner de la désinvolture, voire du cynisme, dont font preuve les pouvoirs publics en n’imposant pas, avant chaque vaccination, un questionnaire médical approfondi et la recherche d’antécédents familiaux. Certains praticiens de l’Education nationale s’en sont émus, comme par exemple les médecins conseils de l’Académie de Grenoble qui ont adressé aux parents d’élèves de 6ème une lettre leur indiquant qu’ils souhaitaient «exercer leur devoir de précaution» en les informant des connaissances actuelles sur le sujet « afin qu’ils puissent prendre leur décision quant à la poursuite de la vaccination de leur enfant ».
A l’Agence du Médicament, on reste serein. « L’enquête
continue sur les bases de la pharmacovigilance », se contente-t-on
de répondre, tout en admettant « qu’il n’est pas facile
de mettre en place une étude épidémiologique
». La sclérose en plaques n’étant pas une maladie
infectieuse, elle ne fait pas partie des affections à déclaration
obligatoire. Les notifications ne reposent donc que sur des déclarations
spontanées. « Il faut souvent plusieurs années
pour établir le diagnostic de la SEP. Et beaucoup de troubles
neurologiques ou atteintes auto-immunes restent sans explication
», rappelle le Dr Philippe Jakubowicz. (1) Réseau Vaccin Hépatite B, 9 rue Corentin-Ollier, 93360 Neuilly-Plaisance. www.revahb.com Congrès
européen sous l’égide de l’OMS
Les Etats européens revoient leur stratégie.
Le but est de réduire de 80 % le nombre d’enfants infectés.
MADRID : de notre envoyée spéciale, le Docteur Monique Vigy La vaccination contre l’hépatite B est justifiée, même en Europe de l’Ouest où la prévalence de l’infection est plus faible qu’en Afrique et en Asie. Telle est la recommandation du groupe de prévention de l’hépatite B qui vient de se réunir en congrès pendant trois jours à Madrid, sous l’égide de l’Organisation mondiale de la santé.
Il existe depuis 1982 un vaccin dirigé contre l’hépatite
B (…). L’usage qui en est fait, à l’échelon des populations,
est en train de changer dans pratiquement tous les pays : les autorités
sanitaires ont ou vont changer leur stratégie. On est passé
depuis ces toutes dernières années d’une vaccination réservée
à des groupes à risques à ce que les spécialistes
nomment une « vaccination universelle », s’adressant
à tous les petits enfants, parfois aussi aux adolescents pour
rattraper ceux qui sont trop vieux pour avoir été concernés
par la vaccination avant un an. (1)
(1) Une telle politique vaccinale est en France appliquée depuis
janvier 1995 pour les nourrissons (et depuis juin 1994 pour les
adolescents collégiens).
En 1995, 57 enfants sur 200 000 avaient été victimes d’incidents
bénins. Une augmentation des risques qui a justifié
de diminuer de moitié la dose des vaccins.
« Avons-nous eu tort ou raison de nous vacciner contre l’hépatite B ? » la question revenait souvent hier, de même que son prolongement encore plus angoissé : « Chez les enfants, cette vaccination est-elle vraiment utile, et sans danger ? » Certes, le risque zéro n’existe pas, mais ce n’est vraiment pas un argument à opposer à une vaccination, outil de prévention qui fait forcément appel aux raisonnements probabilistes. L’épidémiologie de l’hépatite B étant ce qu’elle est, personne en France, ni d’ailleurs autre part dans le monde, ne peut être assuré de ne jamais rencontrer le virus qui la provoque, ni d’ailleurs d’être certain d’être un jour en sa présence. Et, par ailleurs, même si les effets secondaires et les complications des divers vaccins anti-hépatite B restent très rares, comme le montrent les études de pharmacovigilance, ils existent.
La question est de savoir quelle est leur nature : s’ils sont ou
non graves, et quel est leur risque de survenue.
Série
noire pour Pasteur Mérieux MSD LYON
FIGARO - 22/1/1998 - Nathalie Blanc
Aussi, à Lyon, au siège Pasteur Mérieux MSD, on
ne comprend vraiment pas pourquoi cette « affaire » sort
aujourd’hui. Les ligues anti-vaccinales pourraient être à
l’origine de cette campagne de dénigrement. D’autant que la lutte
contre l’hépatite B souffre en parallèle d’un autre malaise.
Une association, REVAHB, demande un peu plus de discernement dans
cette vaccination. Tous les vaccins contre l’hépatite B,
qu’ils viennent de France ou d’Amérique, pourraient être
à l’origine d’accidents vaccinaux beaucoup plus graves.
Pharmacie - Les
deux fabricants de vaccins contre l’hépatite B doivent faire
face à un contentieux judiciaire croissant.
Régulièrement soupçonnés d’être à
l’origine de troubles neurologiques rares mais graves,
les vaccins contre l’hépatite B se retrouvent à nouveau
sous les projecteurs. La révélation, par « Le Parisien
» d’hier, d’une hausse d’effets indésirables bénins
chez des élèves vaccinés lors de la campagne scolaire
1995-1996 (dus à l’administration d’un vaccin de Pasteur Mérieux
surdosé) a relancé la polémique sur leur
innocuité.
SANTE PUBLIQUE Bernard Kouchner, secrétaire d’état à la Santé, a décidé de poursuivre la campagne de vaccination contre le virus de l’hépatite B engagée par son prédécesseur, Philippe Douste-Blazy. * Une polémique s’était développée ces derniers mois sur l’innocuité de ce vaccin, certains médecins craignant qu’il ne soit à l’origine de graves manifestations neurologiques secondaires. * Le gouvernement a suivi l’avis des experts du Comité technique des vaccinations, qui ont estimé, à l’issue d’une réunion extraordinaire, mardi 14 avril, qu’ « aucune causalité » ne pouvait être retenue « malgré un nombre important de manifestations neurologiques, de pathologie auto-immunes ou hématologiques ». Dans un entretien au Monde, M. Kouchner explique qu’il ne dispose d’ "aucune donnée" indiquant un risque attribuable à cette vaccination. Suivant l’avis des experts, Bernard Kouchner explique au « Monde » qu’ «aucune donnée» actuellement disponible ne permet d’imputer au vaccin la survenue de plusieurs cas gravissime d’affections neurologiques. C’est l’un des dossiers plus difficiles qu’ont aujourd’hui à gérer les autorités sanitaires. Un dossier sous-tendu par trois interrogations. Le vaccin contre l’hépatite virale de type B qui, en quelques années, a été administré à 25 millions de Français, est-il totalement dénué d’effets indésirables graves ? Peut-on, comme le font certains, lui imputer une série de manifestations neurologiques à la fois spectaculaires et handicapantes ? Faut-il, alors que personne ne conteste l’efficacité de ce vaccin, remettre en question la stratégie adoptée ces dernières années et qui vise, en accord avec les objectifs de l’Organisation mondiale de la santé, à l’éradication de cette infection virale aux conséquences graves, parfois mortelles ? En demandant une réunion extraordinaire du Comité technique des vaccinations, qui s’est tenue mardi 14 avril, puis en décidant, au vu des conclusions des experts, la poursuite de la politique définie dans ce domaine, Bernard Kouchner, secrétaire d’Etat à la santé, prend le risque d’élargir le front des opposants, inquiets des dangers potentiels de ce geste de prévention. Il permet cependant, pour la première fois, de débattre publiquement du sujet, données médicales et scientifiques à l’appui.
L’information eut aussi pour effet la diminution progressive des
ventes de vaccins contre l’hépatite B, ventes qui sont aujourd’hui
tombées au plus bas. Après s’être saisie de cette
question dès 1995, l’Agence du médicament
devait, en novembre 1996, modifier les précautions d’emploi.
La surveillance mise en place permet aujourd’hui de disposer d’un bilan détaillé des pathologies observées dans les suites d’une vaccination, sans pour autant que l’on puisse scientifiquement trancher de manière définitive entre une simple coïncidence ou un lien de causalité. (…) Les experts du comité estiment que la seule stratégie raisonnable doit en la matière reposer sur l’immunisation des plus jeunes et, chez les adultes, sur celle des « populations à risque », notion qui devra d’ailleurs être précisée. Ils se démarquent ainsi nettement des incitations publicitaires largement amplifiée par l’engagement personnel de Philippe Douste-Blazy, alors ministre délégué à la santé et qui, ces dernières années, avaient provoqué un engouement et une consommation massive du vaccin par des adultes dont tous n’étaient pas exposés à un risque majeur, certains étant même déjà immunisés contre cette infection.
Le comité laisse entendre que le schéma de vaccination pourra prochainement être réduit à trois injections, celle de rappel semblant superflue. « S’il n’est pas possible d’exclure formellement tout risque d’effets indésirables liés à la vaccination, un tel risque, s’il existait, ne pourrait en tout état de cause qu’être réellement exceptionnel », concluent les experts, estimant indispensable la poursuite du programme de trois injections chez les nourrissons et les adolescents. Les élèves des classes de 6ème se verront donc proposer prochainement une troisième injection.
LE
MONDE - 17/4/1998 B. K. : Je ne peux que réaffirmer aujourd’hui que je n’ai aucune donnée indiquant un risque attribuable à cette vaccination. Nous ne cachons rien et nous nous donnons tous les moyens pour identifier un risque, s’il existe. Pour les parents et les médecins, je m’engage à ce que l’ensemble des données actuellement disponibles et les résultats des études à venir, nationales ou internationales, soient largement communiquées.
La vaccination des nourrissons et des adolescents est recommandée
en France comme dans d’autres pays développés. Elle vise
à les protéger contre un risque futur de contamination.
Cette vaccination doit être proposée, mais elle n’a pas
à être imposée. Je tiens à le souligner car
l’ambiguïté est parfois entretenue.
La France est le seul pays où ont été recensées des réactions au vaccin de l’hépatite B. Les arguments des patients ne pèsent pas lourd face au défi de l’O.M.S. d’éradiquer le virus en l’an 2015. Depuis février, date à partir de laquelle les médias ont été de plus en plus nombreux à faire état des accidents survenus à la suite de vaccinations contre le virus de l’hépatite B, les laboratoires Pasteur Mérieux MSD perdent 2,250 millions de francs par mois. (…) Le fabricant français, leader dans ce domaine, a jugé qu’il était temps de réagir. Sans nier le nombre élevé de notifications qui ont été rapportées dans le cadre de la Pharmacovigilance, il en attribue la raison à l’ampleur de la campagne entreprise (quinze millions de français vaccinés en trois ans) tout en réfutant de manière paradoxale tout lien possible entre les deux. La version officielle ne retient que des « coïncidences ». En l’absence de preuve de cause à effet, c’est la faute à pas de chance. Pasteur Mérieux MSD se place résolument dans la perspective de l’objectif fixé en 1992 par l’Organisation Mondiale de la Santé (O.M.S.) : éradiquer, comme on l’a fait pour la variole, le virus de l’hépatite B à l’horizon 2015 en vaccinant l’ensemble des populations, qu’elles soient à risque ou non. « Il s’agit d’un problème de santé publique », rappelle le Pr Pierre Vandamme, responsable du centre d’évaluation de la vaccination de Belgique, qui indique que plus de 95 pays se sont engagés dans la même voie que la France.
La France se situe dans la moyenne européenne. Curieusement,
tous les chiffres alarmants publiés en 1994 ont été
revus à la baisse, alors même que la campagne de vaccination
n’a pas encore eu le temps de porter ses fruits. « C’est sans
doute du à la prévention du sida. Mais 1000 décès
par an, c’est encore trop », estime le Pr Alain Goudeau, chef
du service de bactério-virologie au CHU de Tours, qui a participé
à la mise au point du vaccin. En réalité, on manque
de données épidémiologiques concernant non seulement
les hépatites, mais également toutes les pathologiques
neurologiques, auto-immunes et hématologiques recensées,
car elles ne font pas l’objet d’une déclaration obligatoire.
On ne voit pas alors comment on peut relier - ou écarter - des
affections dont on ne connaît ni les origines, ni
l’importance.
Pour les juges, la vaccination « a été l’élément déclencheur de la maladie ».
Pour les juges, la responsabilité du fabricant peut être
recherchée en vertu d’un article du Code de la consommation qui
dispose que « les produits et services doivent, dans les
conditions normales d’utilisation ou dans d’autres conditions raisonnablement
prévisibles par le professionnel, présenter la sécurité
à laquelle on peut légitimement s’attendre et ne pas porter
atteinte à la santé des personnes ». Selon
le tribunal, ce texte impose à la firme une «obligation
de résultat à laquelle tout utilisateur du produit peut
légitimement s’attendre».
Seulement les deux tiers des personnes exposées à une transmission virale sont protégées. Y compris dans des professions où le danger est clairement établi. La définition du comportement sexuel à risque est trop floue. Près d’un français sur deux, parmi les 18-50 ans, est vacciné contre l’hépatite B : ce constat vient d’être fait par une enquête ifop, menée à l’initiative de Pasteur Mérieux MSD, une des deux firmes qui commercialisent en France le vaccin contre l’hépatite B. Presque simultanément, l’autre firme, SmithKline Beecham, publie le bilan effectué à partir d’un sondage Sofres Médical : d’après ce sondage, qui concerne toutes les tranches d’âge, plus de vingt et un millions de Français étaient vaccinés à la fin de 1997.
Le sondage effectué tous les six mois depuis le début
de 1994, en collaboration avec la Sofres Médicale pour l’Observatoire
de la vaccination contre l’hépatite B, donne une bonne idée
de l’évolution de la couverture vaccinale tous ages confondus.
En valeurs cumulées, le pourcentage de la population vaccinée
est passé de 13 % durant la période 1981-1994 à
respectivement 24, 33 et 37,6 % pour les années 1995, 1996,
1997. En 1997, environ 4,3 % de la population française s’est
fait vacciner, soit environ deux millions quatre cent mille individus.
Ayant pris connaissance de l’avis des experts du Conseil supérieur d’hygiène publique de France et du Comité technique des vaccinations, le secrétariat d’Etat à la Santé vient de faire connaître ses dernières recommandations relatives à la vaccination contre l’hépatite B. Sans apporter de brutales modifications à la stratégie vaccinale recommandée jusqu’à présent, des « retouches » sont préconisées dans le sens d’un meilleur encadrement pour que la vaccination « concerne bien les adultes susceptibles d’être exposés à un risque ». D’ailleurs , le communiqué du ministère l’indique sans ambages : il est demandé à l’Agence du médicament « de veiller, par un contrôle rigoureux, à ce que les publicités pour les vaccins soient bien conformes à l’ensemble des recommandations émises ». On ne saurait être plus explicite dans sa volonté de se mettre à l’abri des dérapages. Maintenant des adaptations de la stratégie vaccinale sont préconisées : suppressions des injections de rappel, sauf cas particuliers, d’une part, définition plus précise des personnes présentant un risque de contracter une hépatite B, d’autre part.
Déjà, en avril, la suppression des injections de rappel
était envisagée, et le professeur Gilles Brücker,
le président du comité technique des vaccinations, précisait
que cette question, alors à l’étude, « n’a rien
à voir avec la discussion des effets secondaires »
: sachant que dans la majorité des circonstances, trois injections
suffisent (il est en revanche impératif qu’il y en ait trois),
le rappel n’est pas nécessaire.
Limitées depuis deux ou trois ans au seul Hexagone, les premières
inquiétudes quant à l’innocuité du vaccin contre
l’hépatite B commencent à se manifester aux Etats-Unis.
Les autorités sanitaires américaines prennent l’affaire avec le plus grand sérieux. Les spécialistes des Centers for Diseases Control and Prevention d’Atlanta viennent ainsi de lancer plusieurs études épidémiologiques qui devraient fournir des premiers résultats dès 1999. Mais ces mêmes autorités craignent aussi que le seul fait de lancer de telles recherches fournisse de nouveaux arguments à ceux qui tiennent ce vaccin pour responsable de complications. Certains observateurs pensent que cette controverse grandissante pourrait connaître bientôt une évolution similaire à celle des implantations mammaires en silicone tenues pour responsables, ces dernières années, de nombreuses maladies auto-immunes. A Atlanta comme au siège de l’OMS, à Genève, on étudie avec la plus grande minutie l’évolution de la situation française, où la contestation est la plus vive et où la justice a déjà condamné un fabricant de vaccins, la multinationale pharmaceutique SmithKline Beecham, a verser des dédommagements à des plaignants. En France, plus de 20 millions de personnes ont été vaccinées. Alors que l’OMS fait de l’éradication de l’infection par le virus de l’hépatite B, grâce à la vaccination, l’un de ses objectifs prioritaires, quelques médecins et scientifiques commencent ouvertement à douter, de part et d’autre de l’Atlantique, de l’innocuité de cette immunisation, donnant de facto une nouvelle jeunesse aux vieilles théories des ligues antivaccinales.
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![]() Le Figaro - 2/10/1998 - Dr Monique Vigy Suite aux soupçons qui pèsent sur le vaccin, les 11-12 ans ne seront plus vaccinés à l’école. (…) La suspension de la vaccination systématique contre l’hépatite B dans les collèges s’inscrit, selon le Secrétariat d’Etat à la Santé, dans une stratégie vaccinale mieux ciblée, conduite selon des modalités plus propices à une bonne appréciation du risque individuel à l’égard de l’hépatite B comme de l’éventuel risque vaccinal. En d’autres termes, la médecine scolaire actuelle n’est pas le cadre idéal où personnaliser l’acte vaccinal.
Lancées en 1994 (…) les campagnes scolaires destinées aux enfants de sixième ont permis de vacciner 375 000 enfants en 1995-1996 et 313 000 l’année suivante. Cette immunisation a été complétée par un taux croissant de vaccinations effectuées par les généralistes ou les pédiatres. On estime aujourd’hui que sept millions d’enfants de moins de quinze ans et dix-huit millions d’adultes ont en France été vaccinés, ce qui représente l’une des couvertures vaccinales les plus élevées du monde.
Bernard Kouchner a décidé de suspendre les campagnes scolaires
de vaccinations, qui, associées aux vaccinations effectuées
par les généralistes et les pédiatres libéraux,
ont permis chaque année d’immuniser environ deux tiers des préadolescents.
Pour le secrétaire d’Etat à la Santé, la médecins
scolaire ne permet pas, dans son organisation actuelle, de mettre en
œuvre comme il convient le geste médical vaccinal : il est impossible,
lorsqu’on vaccine en masse, d’interroger clairement l’enfant et ses
parents. Au siège de SmithKline Beecham, l’un des principaux fabricants mondiaux du vaccin contre l’hépatite B « il est certain que la confiance dans cette vaccination a été entamée par le débat entretenu depuis deux ans en France ». Un débat qui, depuis peu, a atteint les Etats-Unis. LE
MONDE - 3/10/1998 - Jean-Yves Nau
Tous les pays d’Europe ont engagé des programmes de vaccination contre l’hépatite B parmi les populations les plus exposées (personnels des établissements de soins et de prévention, personnes susceptibles d’être exposées, directement ou indirectement, au sang et à d’autres des produits biologiques)
L’Autriche, la Belgique, la France, l’Allemagne, la Grèce, l’Italie et le Portugal recommandent la vaccination des nouveau-nés contre l’hépatite B. Ce n’est pas le cas au Danemark, en Finlande, en Irlande, au Luxembourg, aux Pays-Bas, en Suède, au Royaume-Uni et en Suisse.
La Belgique, la France, l’Italie, l’Espagne et
la Suisse ont engagé des campagnes de vaccination chez les adolescents,
contrairement à l’Autriche, au Danemark, à la Finlande,
à l’Allemagne, à la Grèce, à l’Irlande,
au Luxembourg, aux Pays-Bas, à la Suède et au Royaume-Uni.
Depuis la mise sur le marché des premiers vaccins au début des années 80, et jusqu’à la fin mars 1998, près de 78 millions de doses vaccinales ont été vendues en France. Compte-tenu du nombre d’injections nécessaire pour obtenir l’immunisation, le nombre de personnes vaccinées est aujourd’hui estimé à 26 millions, parmi lesquelles près de 7 millions d’enfants ou d’adolescents âgés de quinze ans au moins, dont 1,2 million de nourrissons.
Datée du 30 septembre, une note adressée à M.
Kouchner, signée du professeur Gilles Brücker, Président
du comité technique des vaccinations et de la section «
maladies transmissibles », du Conseil supérieur d’Hygiène
Publique de France, fournit une analyse fort détaillée
du bilan bénéfices-risques du programme français
actuel de vaccination contre l’hépatite B. 3/10/1998 Sandrine Blanchard Une décision
bien accueillie par les médecins scolaires, déjà
surchargés « Au départ, il n’y avait aucune contre-indication » se souvient le docteur Marie-Lucie Gosselin, secrétaire générale du Syndicat national des médecins scolaires et universitaires (SNMSU-FEN). Puis, face aux doutes sur les effets secondaires du vaccin, les praticiens scolaires ont transmis aux parents un questionnaire médical sur les antécédents familiaux et ceux des enfants. (…) « Face au flou actuel, il est plus raisonnable de suspendre cette vaccination ».
En 1969, une circulaire fixait pourtant l’objectif d’un médecin
pour cinq mille élèves. Travaillant en grande majorité
seuls (…), les médecins scolaires dénoncent depuis plusieurs
années leurs conditions de travail. De nombreux rapports, dont
celui du Haut Comité de la santé publique (HCSP), présenté
en juin 1997 à la Conférence nationale de la santé,
ont dressé des états des lieux alarmants. La médecine
scolaire, affirmaient-ils, est un « secteur sinistré »,
alors que la santé des enfants et des adolescents « peut
être aujourd’hui considérée comme un thème
essentiel de société aussi bien qu’un domaine important
de la santé publique ».
L’OMS s’inquiète des mesures prises par
Bernard Kouchner. « Message compliqué ». Nul ne le conteste : le processus sanitaire a parfaitement fonctionné, avec une nette séparation entre les experts qui expliquent, et les politiques qui décident. Pour la première fois, même les autorités sanitaires ont travaillé avec le Revahb. Mais pour autant, le message a-t-il été compris ? Etait-il compréhensible ? Bernard Kouchner a évoqué à plusieurs reprises « l’émotion » pour justifier sa prise de décision, mais il n’a pas osé attaquer de front le mauvais état de la médecine scolaire. « Le message était compliqué », estime Bernard Begaud. Puis il réfléchit à voix haute. «Ce qui me frappe, après coup, c’est combien il est difficile de faire bouger les choses. Les médias, par exemple, sont tous restés sur la position qu’ils avaient avant» (1) Le risque, si faible soit-il, n’est pas éternel. Il dure quelques semaines, deux mois tout au plus après la vaccination
Président du Réseau vaccin Hépatite B (REVAHB), le Dr Philippe Jakubowicz est lui-même atteint d’une maladie auto-immune qui s’est déclarée après qu’il se soit fait vacciner contre l’hépatite B. Pour lui, la suspension de la vaccination dans les collèges représente une première victoire.
- Est-ce que
cette décision vous a surpris ? L’Agence du Médicament doit s’assurer que l’information donnée par les laboratoires répond bien à des critères médicaux.
La suspension de la campagne de vaccination en milieu scolaire provoque une vive polémique tant à l’échelon national qu’international. Le syndicat national des médecins scolaires et universitaires (SNMSU-FEN) se dit « extrêmement surpris » de cette décision ministérielle. Il redoute qu’ "elle ne jette le discrédit sur une vaccination dont l’intérêt, en termes de santé publique, n’a pas été remis en cause par la communauté scientifique ». La décision ministérielle ne condamne toutefois pas le vaccin, toujours recommandé chez les nourrissons et les adultes à risques ainsi que, le cas échéant, chez les préadolescents dès lors qu’ils seraient vaccinés par des praticiens exerçant dans le secteur libéral. « Plus d’un milliard de doses ont déjà été utilisées depuis 1989, avec un niveau exceptionnel d’innocuité et d’efficacité » Or, le Syndicat national des pédiatres français dénonce aujourd’hui « l’incohérence totale » des décisions prises par Bernard Kouchner. « Nous ne pouvons accepter que le ministre, garant de la santé dans notre pays, refuse de prendre ses responsabilités et laisse les médecins libéraux expliquer à leurs patients le bien-fondé de cette vaccination, a déclaré le professeur Jean Grunberg, vice-président d’un Syndicat qui représente 1300 des 3000 pédiatres libéraux. La décision ministérielle jette un doute et l’émotion dans le public. Tout geste médical comporte un risque, mais on ne voit pas comment nous pourrions expliquer aux mères qu’il faut vacciner un nourrisson qui n’a guère de risque de contracter l’hépatite B par voie sexuelle, mais qu’on arrête, dans le même temps, les campagnes de vaccination dans les collèges. De plus, nous sommes le seul pays au monde à prendre une telle décision »
Les critiques sont au moins aussi vives à Genève,
au siège de l’Organisation mondiale de la santé (O.M.S.).
Cette organisation a lancé, depuis 1992, un plan mondial d’éradication
e l’hépatite virale de type B, en recommandant à tous
les pays du monde d’intégrer ce vaccin dans leurs programmes
nationaux.
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Le vaccin contre l’hépatite B est-il dangereux ? Non, juge Bernard Kouchner. Lequel, tout de même, suspend la campagne de vaccination dans les collèges. Comment a été prise cette décision de santé publique ? Le Point fait le récit secret des quinze jours furieux, stratégiques et financiers qui ont présidé à ce choix. Lundi 21 septembre, salle n°1 de l’Agence du Médicament, Saint-Denis : ce que le monde compte de plus renommé parmi les épidémiologistes se réunit dans la banlieue nord de Paris. Il y a là Robert Chen, du fameux CDC (Center of Disease Control) d’Atlanta, le docteur Alexandre Walker, professeur à Harvard, puis des Espagnols, des Italiens, des Belges. Et bien sûr des Français, et non des moindres. Sans oublier les auteurs d’études bien déconcertantes qui justifient cette très discrète réunion au sommet. Depuis quelques jours, des résultats attendus depuis plus d’un an commencent à pleuvoir. Ils doivent répondre à une question essentielle et angoissante : le vaccin contre l’hépatite B est-il dangereux ? En l’espèce, provoque-t-il parfois, chez ses « bénéficiaires », des affections neurologiques, dont la sclérose en plaques, comme certains le soupçonnent ? L’affaire est d’importance. Appliquant avec enthousiasme le programme d’éradication de l’hépatite B lancé par l’OMS , la France entame en 1994 une grande campagne. Philippe Douste-Blazy, alors ministre de la Santé, décide de proposer systématiquement la vaccination des nourrissons et des préadolescents, la prise en charge de ces derniers devant se réaliser dans le cadre scolaire. Par ailleurs, la vaccination est déjà obligatoire pour les professionnels de santé depuis 1991. et recommandée pour les adultes à risques. La France est alors en retard sur la plupart de ses voisins. Mais elle va se rattraper. « Ce dossier ne doit en aucun cas être sous-estimé, explique Philippe Douste-Blazy au cours de l’été 1994. L’hépatite B constitue l’un des risques infectieux majeurs de cette fin de siècle ». Le ministre souligne que la maladie connaît de 30 000 à 40 000 nouveaux cas par an, ce qui semble largement surévalué aux épidémiologistes. Mais au diable les pinaillages ! La campagne publicitaire massive qui suit la décision ministérielle provoque une ruée vers la piqûre. « Beaucoup de gens ont compris qu’il était important de se faire vacciner contre l’hépatite B au même titre que contre la grippe, déplore le professeur Jacques Drucker, patron du réseau national de santé publique (RNSP). Si bien que cette campagne, qui aurait dû être ciblée, est devenue à tort une campagne de masse ».
Dans les cabinets médicaux, dans les entreprises, on vaccine
à tour de bras : puisqu’on « fait » la grippe, «
faisons » l’hépatite B. Les généralistes
et les pédiatres qui proposent la vaccination d’un nourrisson
insistent : il faut aussi vacciner les parents. Et, pourquoi pas,
les grands-parents… Même s’ils sont loin de se situer dans
la population des « adultes à risque ».
Le rouleau compresseur est tel que beaucoup de parents et de patients finissent par croire que le vaccin contre l’hépatite B est obligatoire, alors qu’il n’est que systématiquement proposé. Résultat, en 1998, environ 25 millions de personnes sont vaccinées contre l’hépatite B. « Cela représente 10 milliards de francs de chiffre d’affaires », remarque-t-on au ministère de la santé. Un enjeu de santé publique. Un enjeu industriel aussi. Est-on allé trop loin ? La question n'aurait vraisemblablement pas été posée en termes aussi crus sans une mise en cause du vaccin par une association, Revahb (Réseau vaccin hépatite B), qui réussit à intéresser la presse et la télévision. Ces gens-là - parmi lesquels on trouve des médecins - assurent avoir recensé 1000 personnes victimes de troubles graves consécutifs à une vaccination contre l'hépatite B. Emoi. A l'Agence du médicament, la direction de la pharmacovigilance, qui comptabilise et étudie les effets secondaires ou indésirables des médicaments, commence aussi à enregistrer des notifications. Les autorités, donc, décident de commander des études. Ce lundi 21 septembre 1998, les responsables de l’Agence du médicament, à commencer par le professeur Jean-michel Alexandre, directeur de l’évaluation, demandent à toutes les sommités réunies de leur rendre un service : être impitoyables vis-à-vis des trois études présentées. Pourquoi ? Parce que, par trois fois, les résultats obtenus se montrent terriblement incertains. Le secrétaire d'Etat à la Santé, Bernard Kouchner, aidé des experts, va devoir malgré tout prendre une décision de santé publique importante : faut-il continuer à vacciner ? Et qui ? Les nourrissons ? Les préadolescents au collège ? Les adultes à risque ? Ainsi, pendant une quinzaine de jours, toutes les solutions ont été envisagées, disséquées, soupesées.
Début des conversations entre experts. Ils réexaminent
une étude réalisée en 1996 à la Pitié-Salpétrière
pour dépister un lien éventuel entre le vaccin contre
l’hépatite B et des troubles neurologiques. Celle-ci a été
examinée par la Commission nationale de Pharmacovigilance à
l'été 1997. Faute de pouvoir conclure dans un sens ou
dans l'autre le ministère avait alors demandé deux nouvelles
études. Ce sont leurs premiers résultats qui sont examinés
à Bordeaux, dans le plus grand secret. La première a été
conduite dans 18 centres de neurologie en France, la seconde à
partir des dossiers médicaux de 4 millions de patients britanniques.
Comme l'étude réalisée l'année précédents
à la Pitié-Salpétrière, elles donnent un
odds ratio, ou risque relatif, compris entre 1,4 et 1,7. Interprétés
de manière brute, ces chiffres signifieraient qu'un individu
vacciné a entre 40 et 70 % de risques de plus qu'un non-vacciné
de contracter une affection neurologique. Ou encore, pour formuler les
choses différemment, que, sur trois affections de ce type, une
pourrait être attribuée à la vaccination. Ces
résultats plaideraient donc pour un lien entre vaccination et
sclérose en plaques et autres troubles.
Aucun des experts présents ne parvient à "démolir
les études", comme l'a demandé le professeur Alexandre.
Celui-ci est à la recherche d'un biais méthodologique
qui expliquerait ces résultats toujours dans le même sens.
Et exonérerait donc le vaccin de toute responsabilité.
Bien au contraire, Robert Chen, du C.D.C., une voix qui compte, insiste
: ce n'est pas significatif statistiquement ; mais ces résultats
ne sont pas une non-information.
Bernard Kouchner, qui n'assistait pas à la réunion de
l'Agence du médicament, a convié les principaux experts
à dîner au ministère. "Nous pensions pouvoir
prendre une décision ce jour-là, se souvient Martin Hirsch,
son directeur de cabinet. Nous avons découvert que les études
réalisées nous laissaient dans le domaine de l'indécidable".
Encore faut-il, maintenant que l'on s'est interrogé sur les risques de la vaccination, mener une réflexion sur ses bénéfices : combien de nouvelles hépatites B en France chaque année ? Combien aboutissent à des cirrhoses ou, pis, à des cancers du foie ? Ce travail sur les bénéfices de la vaccination, c’est au R.N.S.P. de le mener. Or ses chiffres ne sont pas de la première fraîcheur, ce qui agace jusqu’au cabinet du ministre. Du fait de la politique de réduction des risques menée à l’égard du sida, le nombre de nouvelles hépatites B (transmises par les mêmes voies) diminue en effet chaque année. (…) Le R.N.S.P. est donc prié de remettre ses chiffres à jour. Il est d’autant plus suspecté d’être très favorable au vaccin que c’est lui qui a reçu les fonds pour orchestrer la première campagne de vaccination en 1994. Il était donc partie prenante, alors que sa mission, la surveillance épidémiologique, n’a rien à voir avec les grandes campagnes de santé publique. Une incongruité que les souligne un rapport de la Cour des Comptes du 13 octobre 1998, qui constate par ailleurs le bonne gestion de l’organisme.
Eric Chevalier, conseiller technique au cabinet de Bernard Kouchner, se rend à l’OMS. Cinq jours plus tard démarre dans l’institution onusienne une grand-messe sur la vaccination contre l’hépatite B. L’OMS qui n’a pas énormément d’exploits sanitaires à mettre à son actif, a fait de ce dossier l’un de ses chevaux de bataille. Son objectif : l’éradication d l’hépatite B, dont la fréquence atteint 20 % de la population dans certains pays d’Asie, par exemple. L’organisation risque donc de ne pas accueillir très chaleureusement les doutes français. Au cours de ses conversations, ce jour-là, Eric Chevallier découvre que la grande réunion à venir est cofinancée par les laboratoires qui fournissent le vaccin, et que 9 représentants de l’industrie pharmaceutique (sur 45 participants) doivent d’ailleurs y participer. Un « détail » qui nuit à l’image d’impartialité de la réunion.
Le directeur général de la santé, Joël Ménard,
joint ses homologues européens. Il leur pose une question simple
: combien d'incidents liés au vaccin avez-vous constaté
? Les réponses ont le mérite de l'unanimité
: aucun. Mais ces nouvelles informations ne sont pas décisives.
La France, d’une part, est le pays qui a le plus massivement vacciné.
Il est donc logique que d’éventuels effets négatifs du
vaccin se manifestent en priorité chez elle. Elle réalise,
d’autre part, un tiers de la pharmacovigilance en Europe. Les autres
laissent peut-être passer des anomalies dans les mailles de leur
filet, moins efficace
La grand-messe de l’hépatite B commence à l’OMS. Elle conclura sans ciller à l’innocuité du vaccin, malgré sa connaissance des études dérangeantes. Pourtant, en Norvège, pays dont la directrice générale de l’OMS a été premier ministre, ne vaccine… que les adultes à risque. Pendant ce temps, le ministère de la Santé, à Paris,. accueille les dernières réunions d’experts. Pour mesurer à quel point le dossier est difficile à trancher, il n’est pas inutile de savoir qu’à titre personnel deux experts présents à toutes ces réunions se sont déterminés de manière opposée sur la vaccination d’un nourrisson. L’un, qui vient d’être grand-père, recommande la vaccination du bébé à sa famille. Le second, qui est père depuis peu, ne veut pas faire vacciner son enfant.
La campagne de vaccination en milieu scolaire pour les préadolescents
est suspendue. Le reste des recommandations demeure inchangé.
La raison de ce dispositif : "On ne peut plus, aujourd'hui, vacciner
des gens à la chaîne comme à l'armée, explique
Bernard Kouchner. La décision de vacciner demande un dialogue
entre médecin et patient, qui, de l'avis même des médecins
scolaires que j'ai consultés, est impossible dans le cadre de
l'école". Le secrétait d'Etat rend publiques toutes
les études. Il écrit à chaque médecin de
France. C'est ce qu'il appelle la "démocratie sanitaire".
Les collégiens ne seront plus traités. Les bienfaits
du vaccin ne sont cependant pas remis en cause.. Zone d’ombre. Un an et demi plus tard, le panorama ne s’est pas éclairci. L’Agence de sécurité sanitaire des produits de santé a lancé des études de pharmacovigilance sur les liens entre la vaccination contre l’hépatite B et la survenue de maladies auto-immunes. Des travaux très poussés. Le résultat est identique au précédent : aucun lien, mais présence d’une zone d’ombre. Certes, les cas sont peu nombreux. Mais, par exemple, le risque est multiplié par 1,6 sur la survenue de lupus (une maladie auto-immune). C’est peu, non significatif, mais tout lien n’est pas à exclure. Les conclusions sont les mêmes pour une autre maladie auto-immune, celle dite de Basedow.
A la vue de ces résultats, le secrétariat d’Etat à
la Santé a décidé d'entériner les mesures
provisoires, prises en octobre 1998. |
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De grâce
que l’on n’entende plus « niveau exceptionnel d’innocuité
et d’efficacité du vaccin contre l’hépatite
B ». cela est insupportable ! De grâce, que l’on cesse d’imputer des troubles chroniques graves, irréversibles, de chaque instant, et invalidants au corps qui se transforme, à la naissance d’un petit frère mal vécue plusieurs années avant, à des parents séparés, à une famille recomposée. Un peu de dignité s’il vous plait. Tous ces événements se sont rencontrés de toute époque, notamment la transformation du corps à l’adolescence, et la naissance d’un petit frère, et on ne comprendrait pas comment ils contribueraient à un déficit des muscles respiratoires, à une pathologie neuromusculaire... Merci. Plusieurs millions de jeunes souffrent moralement et psychologiquement d’un inconfort majeur physique, d’une contrainte respiratoire, d’un enfermement thoracique dont ils ne peuvent se défendre, d’un épuisement respiratoire (qui n’est jamais perçu par l’entourage, ni compris par le médecin), puisque ignoré du médecin, de la famille, des enseignants, de la société. Plusieurs millions de jeunes ne se plaignent pas de maux d’oreille ou de maux de doigt de pied, ils se plaignent de fatigue, d’épuisement, et d’une gêne ,d’un malaise, principalement au niveau du thorax. Rappelons que plusieurs auteurs, dans des ouvrages médicaux récents, insistent et dans la préface de leur ouvrage et dans le corps des chapitres sur le fait que cette pathologie est sous-estimée, que la sévérité est sous-estimée, que les signes cliniques de l’insuffisance respiratoire d’origine neuromusculaire sont frustes (sensation diffuse d’oppression thoracique, de contrainte thoracique, fatigue à la parole) …
Lorsqu’une campagne de publicité , relayée par le Ministre de la Santé et les autorités sanitaires d’un pays, conduit 26 millions de français à se faire vacciner contre une maladie sexuellement transmissible, c’est sans doute que l’on a usé d’arguments convaincants et d’une certaine contrainte.
Il suffit de comprendre qu’il s’agit en l’occurrence de commandes nerveuses perturbées, polluées par une substance probablement toxique pour le nerf (nerf phrénique), qu’ils existe de nombreuses interactions (neurotransmetteurs), que la configuration des muscles respiratoires fait que lors d’un déficit c’est la pompe respiratoire qui n’est pas efficiente, et qui ne l’est jamais quelque soit le repos que le patient voudrait s’imposer. Et même au réveil, c’est un « bin’s » incroyable, impensable, la plupart du temps. Un insuffisant respiratoire par bronchite chronique n’est pas concerné par une toxicité des commandes nerveuses, donc n’a pas toutes les sensations nerveuses et physiques qui encombrent la cage thoracique d’un patient qui a un déficit des muscles respiratoires, un déficit de la pompe respiratoire.
« Moi, j’ai vécu plusieurs guerres …. » Eh oui, vous pouvez entendre toutes les détonations possibles, vous pouvez même être blessé. Mais votre organisme , son fonctionnement, son travail physiologique n’est pas atteint. Donc l’organisme est indemne de déficit.
Bien sûr,
cela demande quelque effort de réflexion pour envisager qu’un
organisme jeune puisse souffrir de détresse respiratoire (c’est
le terme : déficit des muscles respiratoires, déficit
de la pompe respiratoire), mais cela est possible lorsqu’on a connaissance
d’un acte vaccinal répété et d’un tableau
clinique de détresse respiratoire, d’atteinte neuromusculaire.
Que chacun se pose la question. Comment s’en sortirait-il de vivre avec un tel malaise thoracique, sans répit, sans soulagement, sans reconnaissance, sans diagnostic, sans espoir de soulagement ??? Comment vivre ses jours et ses nuits, et ne vivre que ce malaise, qui devient extrême rien qu’en effectuant des gestes ordinaires, ou rien qu’en étant oisif, parce que à l’intérieur de l’organisme interviennent des mécanismes que l’on ne peut contrôler ???
Bien sûr,
les drogues licites ou illicites ne sont pas la meilleure solution.
Quelle est la solution ? « La santé est reconnaissable à ceci que le sujet ne songe pas à son propre corps » - G. Duhamel. La défaillance de la pompe respiratoire est l’exemple même d’une pathologie où l’on ne songe qu’à son corps, puisqu’il vous contraint, vous étreint en permanence. Alors, en l’absence de diagnostic posé, en l’absence de traitement, la première attitude à avoir est le respect des patients et la recherche d’un diagnostic. En effet ne pas savoir de quelle pathologie l’on souffre en 2001 c’est impensable et sur le plan nerveux c’est extrêmement difficile à gérer. Ces jeunes ne sont pas aptes à nombre de postes de travail. Ils ne possèdent pas la pleine possession de leurs moyens physiques, et n’ont pas, même avec la meilleur volonté, la capacité physique et nerveuse pour effectuer nombre de tâches qui requièrent un équilibre nerveux et psychologique. Ils ne peuvent. Vous n’enverriez pas au travail un patient qui a un muscle cardiaque défaillant (infarctus récent). Mais le patient qui a fait un infarctus a l’espoir de cicatriser son infarctus et de reprendre une activité. Il reçoit également des antalgiques (de la morphine) lors de la nécrose de son muscle cardiaque. Il a connaissance de la lésion qu’il présente et de l’évolution probable de sa pathologie. Les muscles respiratoires déficients ne peuvent , à ce jour, bénéficier d’aucun traitement, ne peuvent se reposer car ont la charge d’un travail respiratoire de chaque minute. Quand chaque mouvement respiratoire représente une charge de travail immense, parce que les muscles qui ont en charge ce travail sont déficients, cela devient , répété sur vingt-quatre heures, et sans cesse ni soulagement, un travail de titan. Respirer est déjà tout un travail dont le patient a une pénible sensation en permanence. Alors, Messieurs les hommes politiques, Messieurs les responsables sanitaires de ce pays, vous allez devoir reconnaître la responsabilité dans cette pathologie qui touche, selon les données épidémiologiques, autour de 4 à 5 millions de jeunes et autant d’adultes. Savoir de quoi l’on souffre et être respecté pour le combat que l’on mène au quotidien constitue peut-être à certaines heures une source d’apaisement relatif. Il va falloir cesser d’injurier ces jeunes gens qui n’ont aucune responsabilité dans leur pathologie consécutive à un geste vaccinal que l’on qualifiera de toxique. Les réflexions genre « Un coup de pied aux fesses et au travail » ne peuvent s’adresser qu’à un être bien portant physiquement. « Les mines patibulaires, la maigreur, la souffrance, les visages sans expression simplement ou en détresse… » Eh oui, ça fait peur, mais quand on est dedans, au centre, cela fait peur aussi, vous savez. Les jeunes sont très conscients de leur fatigue, de leur épuisement, de leur malaise, de leur souffrance : « C’est grave, notre état ».
On peut continuer
à vacciner contre l’hépatite B tous les enfants,
l’on peut vacciner tous les enfants de classe primaire (déjà
plusieurs centaines de milliers sont vaccinés), et l’on
voit s’installer des pathologies chez des enfants en bonne santé
au moment de la vaccination, l’on voit des dépressions de
l’enfance, des syndromes de fatigue chronique, des enfants bons
élèves dont les résultats scolaires baissent après
vaccination, et redoublement de classe, etc...
Consultation
médicale et demande de diagnostic. Pendant six mois, un an, les
jeunes ont consulté le médecin, assistés de leurs
parents, pour grande fatigue, épuisement, maux de tête,
pleurs etc. « Les médecins ne trouvent pas ce dont ils
souffrent. ». Le Prozac, la psychothérapie, cela n’a
jamais amélioré une déficience des muscles respiratoires,
un déficit de la pompe ventilatoire, cela dope tout au plus le
moral, le mental, si cela n’anéantit pas plus l’individu.
Donc autant ne pas en parler. Alors quelles sont les solutions pour
vivre avec cela ??? Dire que cela va bien pour ne pas avoir à
expliquer tout le temps sa détresse, et s’effondrer en silence,
à l’abri des regards. L’on n’a pas parlé des effets secondaires plus faciles à vivre mais source de souffrance, de nervosité, de moqueries tels que les diarrhées chroniques . (En classe, on ne peut pas prendre une douche après une selle diarrhéique, etc). Cette « chasse » diarrhéique, en rapport avec le diaphragme et des allergies dont one ne parlera pas. L’on n’a pas parlé des nausées, des sensations nauséeuses, en rapport avec le diaphragme, qu’il faut gérer au quotidien, taire parce que ce n’est pas drôle d’entendre quelqu’un se plaindre en permanence. La fatigue musculaire généralisée (membres) on n’en parle pas car l’essentiel c’est dans la cage thoracique que cela se passe.
Des automates,
des zombis, des jeunes qui ne sont pas capables de passer à l’âge
adulte, dans le pire des cas « décérébrés
» ou « lobotomisés ». Les jeunes sont en insuffisance
respiratoire (insuffisance = état déficitaire d’un
organe, d’une fonction) en relative détresse respiratoire
(sensation permanente d’oppression, d’étreinte thoracique).
Ils souffrent de fatigue, d’épuisement, fatiguent à
la parole (donc réduisent au strict minimum leur verbe), sont
en perpétuel état de surmenage, car dans un tel cas toute
sollicitation crée un surmenage, à la limite de la rupture.
Donc la maîtrise de leur discours, de leur comportement, dans
des cas extrêmes de leurs gestes, c’est très difficile
à avoir, et à garder dans certaines circonstances. Est-ce-que
l’on demanderait à un cardiaque ayant fait un infarctus
récent de déambuler dans la vie tout court, d’être
à la hauteur pour des études, ou un travail ???
Tricher, toujours
tricher car l’entourage est désemparé. Répondre
que cela va bien, alors qu’au fond de soi-même l’on
appelle au secours.
Plusieurs
millions de jeunes ne sont pas aptes à un poste de travail fixe.
Comment voulez-vous en souffrance respiratoire, enseigner, coiffer,
distribuer le courrier, travailler sur un chantier de travaux publics,
soigner les autres, etc etc ???
Une étude sur la tolérance du vaccin contre l’hépatite B faite en 1985 (Hôpital de Rouen), une étude de 1989 sur la santé des infirmières, une étude de 1991 sur la santé physique et mentale des infirmières, fournissaient autant d’éléments sur les effets toxiques du vaccin contre l’hépatite B : grande fatigue chronique, perception respiratoire pénible.
Pourquoi Messieurs
les Experts et Monsieur le Ministre de la santé en 1993 n’ont-ils
pas fait leur travail ? Pourquoi a-t-on fait taire tous les effets secondaires
du vaccin ??? Les infirmières qui, dés 1986-87, ont voulu
dire ce qu’il leur arrivait., que fallait-il qu’elles fassent
pour se faire entendre ??? Désastre humain, désastre économique. 26 millions de français vaccinés contre l’hépatite B. santé physique et mentale en éclat pour 10-12 millions d’individus ou plus.
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